Avec ses bois couvrant 31 % de la surface métropolitaine, la France devrait être une puissance forestière mais il n'en est rien, regrettent Alain Houpert (Côte-d'Or, UMP) et Yannick Botrel (Côtes d'Armor, PS), de la commission des finances du Sénat, qui présentaient le 8 avril un rapport d'information sur la filière de la forêt et du bois.
Les principales raisons sont connues et rabâchées depuis des années : une forêt privée (qui constitue 75 % de la ressource) très morcelée, un manque de dessertes entravant la bonne exploitation, mais aussi des peuplements (60 % de feuillus) ne répondant pas à la demande de l'aval (portant surtout sur des résineux), insistent les sénateurs. Tout en se gardant bien de prôner une généralisation des plantations de résineux, eu égard aux risques d'acidification des sols. Encourager des débouchés correspondant aux arbres actuellement sur pied pourrait être une piste plus pertinente...
Prudence sur le bois énergie
Les soutiens à l'aval, justement, mériteraient d'être revus, selon les rapporteurs. « Le bois énergie, qui a une valeur ajoutée faible et crée des conflits d'usage, ne doit plus être une priorité aussi marquée », a insisté Yannick Botrel. Le sénateur a cité le témoignage d'un élu local sur des industries au bord de la faillite car contraintes de s'approvisionner à plusieurs centaines de kilomètres, le bois énergie ayant drainé toutes les matières premières de la région. Toutefois, dans certaines régions bocagères, notamment en Bretagne, l'installation de chaufferies à bois a permis d'alléger la facture des collectivités tout en valorisant une ressource locale (déchets de taille des haies) qui était auparavant perdue. « Le soutien à cette filière est souhaitable dans certaines régions mais, dans d'autres, il faut être vigilant », conclut prudemment le sénateur. « Et les appels à projets doivent encourager des sites de dimension adaptée à la capacité d'approvisionnement local. »
Les sénateurs prônent aussi une hausse des coûts de certification du bois pour l'exportation, ou encore la création d'une nouvelle « contribution » fiscale afin de freiner l'exportation de grumes et de relocaliser la valeur ajoutée en France. Pour essayer de réduire le déficit commercial de la filière, qui s'élève à 6 milliards d'euros par an.
Télécharger le rapport de la Cour des comptes sur les soutiens à la filière de la forêt et du bois.
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jeudi 09 avril 2015 - 17h11
On oublie l'essentiel: la motivation des propriétaires par l'augmentation du prix du bois qui leur est payé. Aujourd'hui sur des petites surfaces ça ne vaut même pas la peine d'y penser: le revenu forestier est trrop minable Quand aux industriels qui se plaignent de la concurrence du bois énergie, ils n'ont qu'à acheter le bois dont ils ont besoin plus cher.