La situation devrait globalement s'améliorer dans les filières européennes des viandes en 2012, en particulier pour les éleveurs, prévoit Rabobank dans un nouveau rapport.
L'année 2012 se présente plutôt bien – ou mieux – pour la plupart des acteurs concourant à la production et à la transformation de viandes dans l'Union européenne (UE), en dépit de différences significatives entre les différentes espèces et en fonction de la position des uns ou des autres au sein des filières. « La discipline dans l'approvisionnement sera le facteur clé du succès », estime Rabobank dans un rapport (1) rendu public ce lundi 2 janvier 2012.
Dans le secteur bovin, les éleveurs apparaissent comme les mieux placés pour bénéficier d'une situation de marché tendue. Les industriels devront jouer des coudes pour assurer leur approvisionnement, ce qui pourrait impacter leurs marges. Rabobank prévoit une diminution de la production bovine européenne d'environ 93.000 tonnes cette année, ce qui la ramènerait juste en dessous de 9 millions de tonnes (-1,1 % par rapport à 2011). Les exportations devraient retrouver un « niveau normal » en 2012, après deux années marquées par des ventes inhabituellement importantes en Russie et en Turquie.
Dans le secteur porcin, Rabobank table sur une baisse de 3,6 % de la production européenne, qui reviendrait aux alentours de 21,3 millions de tonnes. Les prix à la production – et, partant, les éleveurs – devraient en bénéficier. A l'inverse, le secteur de l'abattage et de la découpe devra se contenter de marges relativement faibles, dans un contexte de surcapacités industrielles et de forte concurrence pour l'approvisionnement en animaux. Dès lors, l'exportation jouera un rôle majeur pour l'équilibre économique des entreprises. La recrudescence de problèmes sanitaires en Chine et en Russie pourrait limiter le repli des ventes escompté jusqu'alors.
Dans le secteur intégré de la volaille, les marges devraient légèrement s'améliorer, tant pour les éleveurs que pour les industriels. La filière pourra compter sur une demande robuste, tant dans l'UE – où elle sera favorisée par la relative cherté de la viande bovine et par le contexte global de crise économique – que dans les pays tiers. La stabilisation, voire le léger repli, des prix des aliments pour animaux attendue en 2012 contribuera aussi à l'équilibre économique du secteur. La production européenne devrait augmenter de 1,2 % cette année, tirée par l'Allemagne, la Pologne et la Hongrie. Elle devrait se stabiliser, voire progresser très légèrement en France, en Espagne, en Italie et aux Pays-Bas.
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(1) « Improving but fragile outlook for EU meat industry »