« C'est réellement d'une stratégie offensive en direction du marché européen et mondial dont nos industries agroalimentaires (IAA) ont besoin pour pérenniser leur présence comme acteur majeur demain », conclut un rapport du délégué interministériel aux IAA et à l'agro-industrie, Philippe Rouault, remis aux ministres de l'Agriculture et de l'Economie.
Les IAA françaises sont souvent des PME de petite taille, présentes sur tout le territoire. « Les pertes de parts de marché subies au cours des dernières années, notamment dans les industries du lait et de la viande, témoignent cependant des faiblesses inhérentes à ce modèle », selon le rapport.
« Il est donc important pour nos IAA de se doter d'une stratégie pour préserver leurs parts de marché en France et en gagner au sein du marché unique, marché qui doit devenir de plus en plus leur marché intérieur », ajoute-t-il.
Il faut donc « favoriser l'accroissement de la taille des PME de nos IAA. Seul un nombre plus important d'entreprises de taille intermédiaire sera en mesure de bénéficier des économies d'échelle importantes déjà réalisées par leurs concurrentes allemandes, néerlandaises ou danoises », met en avant le rapport.
« Seul l'accroissement de leur taille permettra à nos entreprises d'effectuer les efforts de recherche et développement, d'innovation, de marketing, de présence à l'exportation et de peser davantage vis-à-vis du secteur de la distribution », poursuit-il.
« Enfin, seules des entreprises de grande taille ou de taille intermédiaire seront en mesure de se diversifier sur plusieurs segments du marché afin de renforcer leurs capacités à faire face à la volatilité des marchés de matières premières et de la demande sur tel ou tel marché », souligne-t-il également.
Pour les industries de première transformation des viandes « à moyen terme, la réponse réside dans un effort radical de modernisation et de robotisation de nos abattoirs à l'instar de ce qu'ont déjà engagé nos partenaires européens du nord de l'Europe », estime le délégué interministériel.
Pour les industries laitières, « restaurer un prix compétitif du lait implique d'agir, tant sur la structuration et la taille des entreprises laitières, que sur la taille et les performances techniques des exploitations. Cela passe notamment par une révision de la gestion des quotas laitiers et des quantités disponibles pour faire en sorte que le quota de la France puisse être effectivement produit, et de favoriser un plus grand dynamisme des exploitations et une meilleure organisation géographique », propose-t-il.
« On ne saurait trop insister sur le fait que c'est d'abord la compétitivité des entreprises industrielles qui tiendra la production laitière sur le territoire et ensuite celle des exploitations agricoles, les deux étant intimement liées. »
« Accroître la taille de nos PME, moderniser les abattoirs, restructurer la production laitière nécessite des financements », poursuit le rapport qui recommande de mieux coordonner l'action des différents fonds susceptibles d'intervenir.
Il préconise également « d'organiser une table ronde avec les industriels afin de dresser un état des lieux comparatif » sur l'application de différentes réglementations (sanitaires, environnementales, fiscales) en Europe qui peuvent entraîner des handicaps importants.
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