Les représentants du personnel de la société Gad, en redressement judiciaire depuis février, ont obtenu de meilleures indemnités de licenciement lundi lors d'un CCE tendu à Rennes, alors que plusieurs centaines d'emplois sont menacés, a annoncé le représentant de FO.
Dimanche, des salariés de cette société d'abattage de porcs Gad SAS, en redressement judiciaire, ont bloqué l'abattoir de Lampaul-Guimiliau (Finistère) afin de réclamer ces meilleures primes extra-légales. Alors que les primes légales s'élèvent en moyenne à environ 300 euros par année de présence dans cette société, les représentants du personnel ont obtenu une prime supplémentaire de 1.000 euros pour les salariés jusqu'à trois ans de présence, a annoncé Olivier Le Bras, représentant de FO, à l'issue de la réunion. Au-dessus de trois ans, les salariés licenciés obtiendront 197 euros supplémentaires par année de présence. Pour dix ans de présence, la prime s'élèvera à 2.970 euros. Pour 20 ans de présence, à 4.940 euros. « C'est une évolution sur les primes mais pour nous, ce n'est pas assez », a commenté Olivier Le Bras à l'issue du CCE qui avait débuté vers 10h00.
Entre 150 et 200 salariés, désespérés par la situation et le risque de licenciement, avaient fait le déplacement lundi à Rennes et ont tenté de pénétrer de force dans l'hôtel où se déroulait le CCE, alors que celui-ci venait de débuter. Des échauffourées ont alors éclaté avec les forces de l'ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes. Les entrées de l'hôtel ont ensuite, et toute la journée, été barrées par des cordons de CRS.
Au cours du CCE, la majorité des représentants du personnel a refusé de se prononcer sur le plan de continuation que doit présenter mercredi la société Gad devant le tribunal de commerce de Rennes. En cas de rejet, cela entraînerait la liquidation de la société (1.700 emplois). Dans le cadre du redressement judiciaire, la période d'observation se termine le 16 octobre.
Les quatre représentants de FO ont refusé d'émettre lundi un avis sur ce plan. « C'est un plan construit selon nous sur six mois, pas plus », a déclaré Olivier Le Bras, qui a dénoncé les pressions de la direction de Gad, qui voulait, selon le représentant syndical, absolument obtenir un avis. « C'est presque à nous de choisir, c'est du chantage », a-t-il dénoncé.
De leur côté, les représentants de la CFDT et un cadre se sont prononcés en faveur du plan. « Nous, on a voté pour le plan de continuation, on ne peut pas être contre, c'était le seul projet sur la table, le seul projet viable », a déclaré à l'AFP le délégué de la CFDT, Patrick Piguel.
Le plan de Gad prévoit la fermeture des sites de Lampaul-Guimiliau (Finistère, 850 emplois), de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique, 64 salariés) et du siège du groupe (54 salariés) près de Morlaix (Finistère). L'activité d'abattage et de découpe de Lampaul-Guimiliau serait ainsi recentrée sur le second abattoir du groupe à Josselin (Morbihan, plus de 600 salariés) où 343 emplois pourraient être créés.
Pour manifester leur colère quelques dizaines de salariés de Lampaul ont bloqué lundi le site de Josselin, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.
L'actionnaire principal (65 %) de Gad SAS est le groupe coopératif breton Cecab, l'un des premiers groupes agroalimentaires français.