« Les chiffres définitifs de l'enquête Arvalis-Unip auprès des organismes stockeurs et de développement aboutissent à une moyenne nationale 2010 légèrement inférieure à 35 q/ha », signale dans sa dernière note aux opérateurs l'Unip (Union nationale interprofessionnelle des plantes riches en protéines).
C'est depuis 1995 le plus bas niveau enregistré mais aussi 12 q/ha de moins que la moyenne des cinq années précédentes.
La hausse de la production sera donc moins importante que prévue : malgré une progression des surfaces estimée à près de 70 % par rapport à 2009, à 148.000 ha, elle n'augmenterait que d'à peine 20 %.
Les disponibilités pour cette nouvelle campagne seraient donc en hausse d'environ 100.000 t. Cette offre supplémentaire devrait se valoriser essentiellement en alimentation animale, en France ou dans le sud de l'UE.
Ainsi, alors qu'habituellement il existe un fort gradient de rendement du sud de la France vers le nord, les moyennes régionales de 2010 sont groupées entre 30 et 40 q/ha.
Cette année, les régions du sud ont obtenu des rendements un peu supérieurs aux années précédentes, le Centre et les Pays de la Loire se situent dans la moyenne habituelle. A l'exception du Nord-Pas-de-Calais, un peu moins affecté, toutes les régions du quart nord chutent de 15 à 20 q/ha, avec une moyenne de 42 q/ha.
Cela s'explique à la fois par le climat et par les choix variétaux. Le sud et le centre-ouest cultivent principalement des féveroles d'hiver, plus précoces que les féveroles de printemps, et qui ont échappé aux fortes températures de fin juin. Les pluies de mai ont aussi été plus abondantes.
A l'inverse, au nord de la Loire, les féveroles de printemps, plus tardives, sont largement majoritaires. Elles étaient au stade le plus sensible fin juin-début juillet au moment du pic de chaleur et de sécheresse de cette année 2010. Et les mois d'avril et mai assez secs avaient déjà épuisé en partie les réserves en eau du sol.
Sur le plan phytosanitaire, il y a eu très peu de maladies, mais les attaques exceptionnellement fortes de pucerons verts fin juin dans ces régions ont peut-être aggravé l'effet du stress climatique, y compris dans les sols profonds.