Une cinquantaine de producteurs agricoles ont manifesté vendredi matin à Lyon pour une libre utilisation des semences et des préparations naturelles, menacées selon eux par l'« agrobusiness » qui cherche « à breveter le vivant ».
Répondant à l'appel de la Confédération paysanne du Rhône-Alpes dans le cadre d'une journée d'action régionale, les manifestants se sont rendus devant la direction des douanes, ont constaté des journalistes de l'AFP.
En vertu de la récente loi sur les contrefaçons, cette administration peut saisir et détruire des produits agricoles naturels « susceptibles de contenir des micro-organismes brevetés ». Derrière la banderole de tête, où était écrit : « Pour une libre reproduction de nos semences de ferme », certains participants étaient grimés en bagnards, avec des boulets aux pieds, en scandant « On est des paysans, pas des contrebandiers ». « Pas de brevet sur le vivant », proclamait aussi une des pancartes portées par les manifestants.
« Je prends les consommateurs à témoin : 80 % des cultures dans le monde sont des cultures sauvages. Vous comprenez bien l'intention des multinationales qui se cachent derrière la loi. S'ils peuvent réussir à obtenir que c'est une contrefaçon d'utiliser une semence indigène, c'est 100 % de la production mondiale qui est sous contrôle et qui est payable », a déclaré Vincent Rouzé, le secrétaire de la Confédération paysanne du Rhône.
« Là, on est en train d'organiser l'appauvrissement du vivant, en le réservant à certains industriels qui en auront le monopole », a ajouté ce producteur de fromages. « Si on veut nous faire payer la reproduction du vivant, nous sommes des contrebandiers et fiers de l'être », a-t-il conclu.
Deux autres actions symboliques devaient avoir lieu vendredi en journée à Colombier-le-Vieux (Ardèche) et sur l'Ecosite d'Eurre (Drôme).