A l'appel de la Confédération paysanne, 500 éleveurs selon les organisateurs, 300 selon la police, ont défilé samedi dans les rues de Tulle (Corrèze).
« Nous n'avons pas choisi ce lieu au hasard. Vendredi, nous avons réuni un millier d'éleveurs à Nantes, chez le Premier ministre. Aujourd'hui, nous sommes sur les terres du président de la République pour alerter les pouvoirs publics sur le formidable déménagement qui est en train de s'opérer dans l'élevage », a indiqué Gérard Durand, secrétaire national en charge de l'élevage à la Confédération paysanne.
« Tout ce qui est production d'élevage n'a plus de prix rémunérateur » et, par conséquent, « le secteur de l'élevage est en concurrence directe avec celui des cultures céréalières », a estimé cet éleveur laitier en Loire-Atlantique.
« La rémunération importante des céréaliers par le prix de vente du blé et du colza » et « les aides européennes qui viennent s'y ajouter » poussent, selon lui, « les éleveurs à abandonner l'élevage pour retourner leur prairie et faire des céréales ».
Rejoints, en cours de défilé, par des paysans du Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux), les sympathisants de la Confédération paysanne demandent « une garantie de revenus aux éleveurs bovins comme ovins ».
« Il faut que ces messieurs les politiques aient un peu de courage et imposent par la loi que l'acte de production soit rémunéré en premier et pas avec ce qui reste une fois que l'ensemble de la filière agricole s'est servie », a estimé M. Durand.
Devant initialement faire halte sur la place de la cathédrale où François Hollande a prononcé son premier discours le soir de son élection à la présidence de la République, le cortège de manifestants, tracteurs, mais aussi animaux, s'est finalement rendu devant la préfecture de la Corrèze.
« Hollande, si tu laisses tes paysans sur la paille, ils vont s'exiler en Russie », pouvait-on lire sur une banderole au sein d'un cortège à l'esprit bon enfant.
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