La tendance amorcée se confirme. « En 2014, seules les fabrications d'aliments pour bovins ont progressé. En revanche, elles ont chuté dans toutes les autres productions », a annoncé Nutrinoë, l'association des fabricants d'aliments du bétail lors de son assemblée générale à Rennes le 7 juillet 201.
En Bretagne, ce sont les tonnages en porc qui ont le plus régressé en 2014 avec -3,5 % par rapport à 2013 en raison de la baisse importante de production et la diminution des exportations. Les volailles de chair sont à la peine (-4,3 %) notamment en poulet (-8,8 %) alors que les aliments pour poules pondeuses progressent (+1,7 %). Dans le même temps, l'aliment pour bovins laitiers (hors mash) a progressé de 4 % par rapport à l'an passé pour s'établir à 970.151 tonnes en 2014, traduisant une dynamique positive en production laitière. L'aliment pour bovins à viande a, quant à lui, fortement chuté de 10,5 %.
Les premières tendances en 2015 sont mauvaises avec une chute des fabrications cumulées d'aliments sur les cinq premiers mois de 2015 de 2,6 %.
La production laitière, nouvel enjeu des fabricants d'aliments
Dans ce contexte chahuté pour la nutrition animale, le potentiel de développement de la production laitière devient un nouvel enjeu pour les fabricants d'aliments du bétail.
« Le marché des producteurs laitiers est plutôt ouvert. Il se segmente de plus en plus. Notre force sera de répondre à cette segmentation et d'apporter de la valeur ajoutée aux producteurs en ce qui concerne le conseil nutritionnel », a affirmé Hervé Vasseur, le président de Nutrinoë.
A l'occasion d'une table-ronde qui portait sur la complémentarité entre nutrition animale et production laitière pour une filière laitière dynamique, Patrick Wecxsteen, directeur régional chez Sodiaal, a rappelé l'importance « de produire son volume et ses taux quel que soit le prix du lait ». Cela passe par l'alimentation. « Avec 70 % des coûts opérationnels en aliment et fourrages, la maîtrise des charges est essentielle. Lorsque pour un même quota, on constate une variabilité de 1 à 4 en matière de revenu, il existe des marges de manœuvre. [...] Il y a des gens qui gaspillent de l'aliment », a-t-il ajouté.