Les ministres de l'Energie de huit pays de l'Union européenne, dont le Français Philippe Martin, ont appelé à un objectif de Bruxelles pour les énergies renouvelables en 2030, dans une lettre publiée lundi.
Ce nouvel objectif, qui prolongerait celui de 20 % d'énergie renouvelable dans l'UE en 2020, est signé par les ministres de huit des 28 pays membres (Allemagne, France, Italie, Belgique, Irlande, Portugal, Danemark, et Autriche).
« Nous dessinons aujourd'hui le système énergétique des décennies à venir, et en s'appuyant sur l'intégration appropriée des renouvelables et de l'efficacité énergétique nous pouvons assurer aux citoyens et aux entreprises européens une énergie sûre, compétitive et propre pour le futur », plaident-ils.
Le courrier, adressé au commissaire européen à l'Energie Günther Oettinger et à son homologue au Climat Connie Hedegaard, est daté du 23 décembre mais a été publié lundi par plusieurs ONG environnementales.
« L'objectif contraignant pour 2020 a été le moteur principal du déploiement actuel des capacités renouvelables dans l'UE, ce qui a créé des emplois et de la croissance », écrivent également les ministres.
Ils réclament un « cadre robuste et de long terme défendant les sources d'énergie renouvelable » même si les « points de vue sur les modalités opérationnelles sont variés ».
Interrogée par l'AFP, une source européenne proche du dossier a noté que la lettre ne précisait pas si l'objectif devait être contraignant ou non, ni s'il portait sur des objectifs nationaux ou communautaires.
L'Union européenne doit publier le 22 janvier ses recommandations énergétiques dans son « paquet énergie-climat ».
La Commission estime que l'UE devrait se fixer comme objectif pour 2030 de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % par rapport à leur niveau de 1990 si elle veut parvenir à tenir son objectif d'une réduction d'au moins 80 % pour 2050. De source européenne, cet objectif apparaît acquis.
Quant à un objectif supplémentaire spécifique pour les énergies renouvelables, la piste de la Commission est de défendre un objectif de 30 %, a-t-on précisé de même source.
Mais celui-ci serait non contraignant et fixé au niveau communautaire et non national, même si certaines mesures seraient rendues obligatoires, parmi lesquelles le développement des interconnexions électriques entre les pays, a indiqué cette source.
Le Royaume-Uni, l'Espagne mais aussi la France faisaient partie des pays qui freinaient la piste d'objectifs nationaux contraignants.