Une campagne lancée sur Twitter : « Mange des pommes contre Poutine ! », invitent les Polonais à railler avec humour l'embargo russe sur les fruits et légumes en provenance de leur pays, annoncé par Moscou en représailles aux sanctions occidentales contre la Russie.
L'opération, soutenue par de nombreux journalistes, personnalités politiques et publiques, est principalement destinée à aider les agriculteurs polonais victimes de l'embargo, la Pologne étant le premier exportateur mondial de pommes.
Sur le compte Twitter #jedzjablka (mange les pommes), des dizaines de personnes publient leurs photos, une pomme ou une bouteille de cidre à la main. D'autres suggèrent des menus à base de pommes et prônent « un patriotisme fruitier », d'autres encore proposent d'offrir « un trognon à Poutine ».
« Rejoignez notre action pour montrer que l'on se moque de l'embargo russe », a écrit sur Twitter Stanislaw Koziej, un conseiller à la sécurité nationale du président Bronislaw Komorowski.
Selon le ministère de l'Agriculture, la Russie absorbe près de 7 % des exportations agroalimentaires polonaises et achète annuellement un million de tonnes de pommes.
Les services vétérinaires russes ont annoncé mercredi l'interdiction à partir du 1er août des importations de fruits et légumes de Pologne. Cette décision, motivée par « des violations répétées » dans les certificats et les procédures, est considérée par la plupart des experts comme une mesure de rétorsion.
Le président russe Vladimir Poutine est souvent accusé d'utiliser l'arme commerciale, notamment avec des motifs sanitaires, comme moyen de pression diplomatique sur ses voisins.
La Russie a déjà employé cette arme ces deux derniers mois contre l'Ukraine et la Moldavie en réaction à la signature par ces deux ex-Républiques d'URSS d'un traité de libre-échange avec l'Union européenne.
Les Européens ont décidé mardi de prendre de nouvelles sanctions à l'encontre de l'économie russe, visant notamment à bloquer l'accès aux marchés financiers européens des entreprises et banques russes et à interdire les ventes d'armes et de technologies sensibles. Ces sanctions doivent également entrer en vigueur le 1er août.