Le président russe, Vladimir Poutine, a ordonné le 6 août d'« interdire ou de limiter pour un an » les importations de produits agricoles ou alimentaires en provenance des pays ayant mis en place des sanctions économiques contre la Russie, a annoncé le Kremlin dans un communiqué.
« Afin de protéger les intérêts nationaux de la Fédération de Russie (...), j'ordonne d'interdire ou de limiter pour un an les importations sur le territoire russe de certains types de produits agricoles, de matières premières et de produits d'alimentation » en provenance de pays qui ont « décidé de mettre en place des sanctions économiques » contre la Russie, a déclaré M. Poutine, cité dans le communiqué. Le gouvernement russe présentera dans les prochains jours une liste de produits dont l'importation sera interdite ou restreinte.
L'Amérique latine en substitution
L'Agence vétérinaire russe Rosselkhoznadzor a fait état de ses projets de négocier l'augmentation des importations en provenance des pays d'Amérique latine. « Des réunions avec les ambassadeurs d'Equateur, de Brésil, de Chili et du chargé d'affaires d'Argentine en Russie auront lieu le 7 août » afin de discuter d'« une éventuelle hausse de livraisons des produits alimentaires en provenance de ces pays sur le marché russe », a indiqué Rosselkhoznadzor dans un communiqué.
Le Brésil a déjà manifesté son intérêt envers l'augmentation des exportations de produits alimentaires vers la Russie, selon la même source. De son côté, la Russie, qui avait restreint en 2013 les importations de la viande et des produits laitiers du Brésil en raison de « violations des normes sanitaires », a accepté de lever ces restrictions après avoir reçu des « garanties » appropriées des producteurs brésiliens, a ajouté Rosselkhozandzor.
La Russie est importatrice nette de produits agroalimentaires. Le montant de ses importations dans ce domaine représentait 16,9 milliards de dollars de janvier à mai 2014, et des exportations d'une valeur de 7,1 milliards de dollars, selon les dernières statistiques officielles. Ces chiffres concernent les échanges de la Russie avec le reste de la planète, au-delà des seuls pays qui ont imposé récemment des sanctions à son encontre. Les pommes, les bananes, les tomates, les pommes de terre, ainsi que la viande et le poisson représentent la plus grande part des importations agroalimentaires russes, selon la même source.
Moscou est souvent accusé d'utiliser l'arme commerciale, notamment en invoquant des motifs sanitaires, comme moyen de pression diplomatique sur ses voisins. Depuis le renforcement des sanctions occidentales à son encontre, la Russie avait déjà interdit quasi quotidiennement l'importation de nouveaux produits alimentaires sur son territoire sous couvert de « protection des consommateurs ». Ainsi, la Russie a décidé mercredi de limiter ses importations de viande de Roumanie et d'animaux d'Italie, de Bulgarie et de Grèce en raison de la découverte de maladies, après avoir déjà décrété un embargo sur les fruits et légumes en provenance de Pologne en raison de « violations répétées » de la validité des certificats.
très bien?
jeudi 07 août 2014 - 15h35
Ce qui fait le développement des économies, ce sont les échanges. De biens, de services, de technologies. Vouloir à tout prix tout produire seul est un désastre annoncé. ça ressemble furieusement au "grand bond en avant" des années Mao, avec le résultat que l'on connait. Pour rire, avec ce raisonnement, il n'y aurait pas de maïs en Europe, ni de tomates, ni pommes de terre etc...