Mardi, lors du Comité national d'orientation et de suivi du plan Ecophyto, Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, qui présidait la réunion, a fait un point d'étape sur ce plan lancé en 2008 après le Grenelle de l'environnement.
Le constat est plutôt mitigé pour l'instant, puisqu'« en 2011, l'utilisation des produits phyto a progressé de 2,5 % », a souligné le ministre de l'Agriculture. Selon lui, il y a encore des freins culturels à accepter l'idée qu'on puisse prendre un risque à réduire l'utilisation des phytos. Plutôt que de se focaliser sur le chiffre « fétiche » de 50 % de réduction, Stéphane Le Foll souhaite donc plutôt une réorientation du plan Ecophyto en cinq volets.
Le ministre souhaite améliorer les indicateurs pour mieux cibler les objectifs de réduction de l'utilisation des produits phyto par type de culture et par bassin de production. « Pour améliorer les choses, il faut être plus précis », estime Stéphane Le Foll.
Il entend ensuite soutenir le développement et l'adoption de la lutte biologique et du biocontrôle par un soutien aux PME productrices, une initiation à ces techniques, la facilitation des autorisations de mise sur le marché... Ce mardi a d'ailleurs été signé par 22 instances professionnelles ainsi que les ministères de l'Agriculture et de l'Ecologie, un accord-cadre relatif au développement et à la promotion des stratégies de biocontrôle en agriculture. IBMA (International Biocontrol Manufacturers' Association) s'est félicitée mardi dans un communqiué de « cet engagement collectif fort » qui « redonne de l'élan aux démarches de renouveau agronomique ».
Autre mesure phare présentée par le ministre de l'Agriculture : la mise en place d'une fiscalité incitative « afin de faire évoluer la redevance sur les produits phytopharmaceutiques et de l'affecter aux démarches vertueuses ». Autrement dit, « moins on consomme de produits phyto, moins on paye, plus on en consomme, plus on paye ». Un groupe de travail va être rapidement formé pour étudier cette possibilité. Les propositions sont attendues au début de 2013.
Un autre groupe de travail va être mis en place sur la question du conseil agricole. Stéphane Le Foll souhaite une plus grande professionnalisation et une indépendance du conseil. Là aussi, des propositions sont attendues au début de l'année prochaine.
Enfin, le ministre de l'Agriculture a annoncé le renforcement du contrôle sur les pratiques d'importations illégales et frauduleuses ainsi que sur les contrefaçons dans le domaine des produits phyto.
« La question environnementale doit être intégrée au cœur des pratiques agricoles. Pour que le respect de l'environnement devienne une opportunité et un accélérateur de croissance, il est indispensable de créer des dynamiques collectives entre agriculteurs et entre exploitations », estime Stéphane Le Foll, qui veut « penser modèle de production ». L'enjeu est de faire connaître les nouvelles pratiques et de convaincre les autres agriculteurs.
années 60?
mercredi 10 octobre 2012 - 10h53
Le mythe des bonnes vieilles recettes de nos grand-mères. Retourner aux pratiques des années 60, c'est aussi revenir aux bons vieux organo chlorés dont on connait la rémanence. Pas sûr que les consommateurs apprécient... Sinon, pour le reste, comme d'habitude, une manie de politicien français, de surcroit: un problème: une loi, ou un problème: une taxe, sans en évaluer les conséquences. A la force de taxer ou de tondre la bête, il n' y aura plus rien.