L'Etat doit « mettre au pas » l'agriculture "industrielle" plutôt que de miser sur d'onéreux traitements curatifs pour transformer « une eau de plus en plus polluée en eau potable », estime la navigatrice Isabelle Autissier, présidente de WWF France, dans une tribune publiée dans Le Monde du 16 juin 2010.
« Comment croire que l'on va pouvoir traiter indéfiniment, à un coût acceptable pour la société, les eaux brutes qui sont le réceptacle de toutes nos pollutions ? », interroge-t-elle, jugeant que cette préoccupation environnementale devrait être au cœur de la réforme de la Pac.
« L'Etat continue de subventionner majoritairement les pratiques agricoles intensives », déplore la présidente du WWF France, qui cite, à l'appui de son raisonnement, le dernier rapport annuel de la Cour des comptes, publié au début de juin 2010.
« Pourtant, d'autres modèles agricoles existent et ont déjà fait leurs preuves. Ils sont bénéfiques pour l'environnement, l'emploi et le revenu des agriculteurs et sont pratiqués par des dizaines de milliers d'agriculteurs en France », ajoute-t-elle.
« Il est grand temps de dire la vérité aux Français et aux agriculteurs, de sortir de la cogestion entre le ministère de l'Agriculture et la FNSEA », poursuit Isabelle Autissier. « Les derniers propos de M. Lemétayer affirmant que ''la pause environnementale ne coûtera pas dargent'' sont aussi mensongers qu'irresponsables », estime-t-elle.
Devant ces « incohérences » de « gouvernements successifs » – la première interdiction de distribution d'eau potable à cause des nitrates remonte à 1976, souligne le texte – WWF réclame une commission d'enquête parlementaire sur la gestion du service public de l'eau au regard des pollutions agricoles diffuses ainsi qu'un Grenelle de l'eau, estimant que l'eau a été « la grande oubliée du Grenelle de l'environnement ».
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mercredi 16 juin 2010 - 09h06
Elle a raison, donnez nous 500 euros ha en plus des DPU, le tout découplé et il n'y aura plus d'agriculture "intensive". Autre solution, garantissez aux agriculteurs 180 euros/tonne pour le blé, 360 pour le Colza etc ...en plafonnant le rendement à 65 et 28 quintaux/ha et le problème sera aussi réglé. Bref assurez le revenu sur des rendements moindres et bloquez les importations inutiles. Le hic, c'est que ça va couter cher au contribuable au début; après la pénurie fera flamber les prix. Dans tous les cas , il serait grand temps que le consommateur paie sa nourriture à son prix réel (evidemment cela laissera moins de moyens pour financer le reste ("made in China")et certains auront de graves difficultés) car avec ce système d'aides (que nous n'avons pas voulu à l'origine) ce sont ceux qui paient des impôts qui nourrissent les autres.