Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a obtenu lors de son déplacement en Chine avec le président François Hollande « des avancées » dans la « coopération sur la protection des indications géographiques et les exportations de produits alimentaires » entre nos deux pays, ainsi qu'un accord de coopération sanitaire qui « ouvre des perspectives commerciales aux filières agricoles et agroalimentaires françaises », rapporte le ministère le vendredi 26 avril 2013 . Il annonce également la volonté des deux pays de relancer un partenariat stratégique entre la France et la Chine dans le domaine agricole.
Dans le cadre de la visite d'Etat du président de la République en Chine, Stéphane Le Foll a rencontré son homologue Zhi Shuping, ministre en charge de la Supervision de la qualité, de l'Inspection et de la Quarantaine (AQSIQ), administration qui contrôle notamment l'ensemble des produits alimentaires importés en Chine.
Les deux ministres ont « constaté que le nombre de sujets partagés entre leurs administrations respectives nécessitaient le renforcement des relations via la mise en place d'un groupe de travail à haut niveau permettant l'établissement d'un dialogue structuré sur plusieurs sujets d'intérêts communs : les indications géographiques (IG), les négociations sanitaires et phytosanitaires et tous autres sujets d'intérêts communs.
A propos des IG, S. Le Foll s'est félicité de la reconnaissance, le 11 avril 2013, du Champagne par la Chine. Après le Cognac, première IG française reconnue par la Chine en 2009, le Comté, le Roquefort et les Pruneaux d'Agen, l'ont été en 2011, rappelle le ministère. « Cela constitue un signal fort pour la protection des produits de qualité au plan international. »
Sur le plan sanitaire, les deux ministres ont signé le jeudi 25 avril 2013, en présence des deux Chefs d'Etat, un programme de coopération dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments pour les consommateurs, « déterminant pour favoriser la croissance des exportations françaises en Chine », souligne un communiqué daté de ce jour.
« Cette coopération franco-chinoise permettra notamment, grâce à une meilleure connaissance réciproque, de renforcer le dialogue pour réduire les barrières sanitaires au commerce », assure le ministère.
Dans le domaine des produits à base de viande de porc (charcuterie), « ce texte marque une avancée décisive pour l'ouverture de ce marché en Chine, puisqu'une mission d'experts chinois devrait se rendre en France très prochainement à l'invitation de la partie française, préalable indispensable à l'agrément des autorités chinoises pour exporter vers ce pays », constate le ministère.
Le texte ouvre par ailleurs les discussions techniques pour l'exportation de viande bovine, aujourd'hui impossible, les deux parties s'engageant à respecter les normes internationales de l'OIE (Organisation mondiale de la santé animale), assure le communiqué.
Deux accords entre opérateurs privés ont été signés également le 25 avril concernant la production de poudre de lait et le développement de la génétique porcine.
Avec l'annonce le 24 avril par l'AQSIQ, de l'agrément de 44 abattoirs et entrepôts de viande de porc et de volaille autorisés à exporter en Chine, deux nouveaux protocoles ont été signés vendredi, indique le ministère de l'Agriculture.
Un premier protocole portant sur les produits à base de viande de palmipèdes (notamment le foie gras) a permis de conclure « huit années de négociations », se réjouit le ministère. Selon lui il est « susceptible d'aboutir rapidement à une autorisation d'export ».
Le deuxième protocole permet dès à présent l'exportation de chevaux vers la Chine.
« Stéphane Le Foll a souhaité que ces différents textes permettent rapidement l'instauration de flux commerciaux », assure son ministère. Zhi Shuping devrait se rendre en France à l'invitation de Stéphane Le Foll afin de mettre en place le groupe de travail proposé.
En outre lors d'une rencontre entre S. Le Foll et le vice-Premier ministre chinois en charge de l'Agriculture, Wang Yang, la France et la Chine se sont mises d'accord sur « la nécessité de relancer un partenariat stratégique en matière agricole et agroalimentaire voulu par les chefs d'Etat des deux pays ».
S. Le Foll et Wang Yang se sont accordés sur deux enjeux prioritaires, d'une part celui de la gouvernance agricole mondiale, notamment en termes de sécurité alimentaire, d'autre part celui du développement d'une agriculture combinant économie et écologie.
« Trois axes de collaboration ont été discutés dans l'objectif de développer un partenariat de long terme prenant appui sur la longue histoire agricole et culinaire des deux pays », explique le ministère :
- une coopération accrue sur les grandes questions agricoles mondiales au sein d'organisations internationales telles que le G20 ou la FAO, dans un objectif mondial de développement, dans la suite des actions mises en place sous présidence française du G20,
- le développement des collaborations en matière de recherche et de formation agricole, et en particulier l'accroissement des échanges d'étudiants entre les deux pays dans ce domaine,
- l'intensification des échanges économiques (import/export mais également investissements croisés) tout en dépassant les seuls intérêts économiques de court terme.
Sur ce dernier point, Wang Yang a souhaité que la France puisse répondre aux besoins chinois en matière de technologies relatives à la sécurité sanitaire ou l'augmentation de la production agricole, via par exemple l'amélioration des semences.