Des agriculteurs alsaciens ont refoulé « entre 200 et 300 camions » étrangers depuis dimanche soir à la frontière avec l'Allemagne, a affirmé lundi matin à l'AFP le président de la FDSEA du Bas-Rhin.
Les agriculteurs ont pris place depuis dimanche vers 22h00 sur six passages routiers entre la France et l'Allemagne, dont cinq ponts, pour une action qui devrait se prolonger au moins jusqu'à lundi après-midi, à l'initiative de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin.
Ils visent uniquement les camions venant d'outre-Rhin et transportant des produits agroalimentaires ou des matières premières agricoles, qu'ils contraignent à s'arrêter et dont ils vérifient systématiquement le contenu.
« Nous avons déjà refoulé entre 200 et 300 camions, qui transportaient des produits qui nous font des distorsions de concurrence », a expliqué Franck Sander, affirmant que plus d'un millier d'agriculteurs (éleveurs et cultivateurs) étaient mobilisés pour se relayer sur ces barrages.
Réunion à la préfecture
« On a par exemple fait faire demi-tour à un camion transportant du Babybel », a-t-il dit. « Les consommateurs pensent que c'est français, mais ce fromage vient de Slovaquie », a-t-il poursuivi, ajoutant qu'ils avaient aussi refoulé des camions chargés de fruits et légumes et de viandes venant de l'Allemagne.
Les pouvoirs publics doivent trouver des « solutions concrètes pour mettre fin aux distorsions de concurrence » avec les agriculteurs des pays voisins, a estimé M. Sander, fustigeant la « surenchère de normes » en France et les différences de coût de la main-d'oeuvre en défaveur des agriculteurs français. Des représentants des agriculteurs doivent être reçus à 14h00 à Strasbourg à la préfecture, ont-ils indiqué. Ils décideront à l'issue de cette réunion s'ils maintiennent leurs blocages.
attention au retour...
lundi 27 juillet 2015 - 12h43
Quand les éleveurs "inspectent" les camions en provenance d'Espagne (ici, c'est l'Allemagne, mais le constat est le même), ils oublient que des camions vont de France vers l’Espagne, pleins de lait français, à des prix de dégagement, concurrençant durement les producteurs de lait ibériques. Attention à ne pas tomber dans le piège du protectionnisme, tout le monde y perdra. par contre, un temps considérable a été perdu pour s'organiser afin d'améliorer la compétitivité des élevages français. On peut remercier les lobbies alter- écolo de tout poils qui ont été efficaces pour appauvrir l'ensemble de la filière: de la décroissance durable, c'est bien ça qu'ils veulent non?