Les éleveurs en colère bloquent toujours le périphérique de Caen et les accès au Mont-Saint-Michel pour la troisième journée consécutive, mercredi matin, et maintiennent de nombreux barrages dans toute la France, notamment dans le grand Ouest.
Les ponts de Normandie, enjambant l'estuaire de la Seine, de Tancarville et de Brotonne, entre Le Havre et Rouen, sont à nouveau fermés à la circulation dans les deux sens, mercredi matin, selon le Centre régional d'informations routières (Crir).
Crise de l'élevage: les agriculteurs multiplient les blocages en #Bretagne pic.twitter.com/fAUtcQts5f
— Germain Bour (@BourGermain) 22 Juillet 2015
Dans le Finistère, le pont de Morlaix, celui de l'Iroise, à Brest, et la nationale 165 à hauteur de Quimper sont aussi coupés à la circulation dans les deux sens.
L'accès à l'agglomération de Poitiers est rendu excessivement difficile, voire impossible, par de nombreux barrages filtrants (engins agricoles mais aussi bottes de paille, fumier, etc.) dressés sur les quatre axes principaux desservant la ville. Les manifestants ont même établi un enclos sur un rond-point pour y placer un taureau et des vaches.
En revanche, près de Lille, les agriculteurs ont levé leur barrage érigé dans la nuit de mardi à mercredi et qui bloquait partiellement l'autoroute A1.
Info-trafic: fin du blocage des agriculteurs, mais la circulation est toujours coupée sur l'A1 http://t.co/UOf9Ei2G4c pic.twitter.com/JmdNawQcWC
— La Voix du Nord web (@lavoixdunord) 22 Juillet 2015
Mais à Amiens et Abbeville (Somme), les blocages se poursuivent et de nombreuses déviations sont toujours en place. Il est « fortement recommandé » par la préfecture « d'éviter les grands axes et de privilégier les routes secondaires jusqu'à cet après-midi ».
Pour les Normands, « la rencontre avec le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, hier (mardi) à Caen, a bien été mise à profit pour présenter des cas concrets d'éleveurs dans notre département et dans le grand Ouest », a indiqué à l'AFP le président de la FDSEA du Calvados, Jean-Yves Heurtin. « Mais nous attendons (la présentation à l'issue du conseil des ministres de) l'ensemble des 18 ou 19 mesures (pour les éleveurs) ce matin et voir si ça répond à nos problèmes », a-t-il ajouté.
En Vendée, des opérations escargot avec barrages filtrants sont prévues dans la matinée dans les plus grosses villes du département, La Roche-sur-Yon, Les Herbiers, Fontenay-le-Comte, Les Sables-d'Olonne, Montaigu, après des actions de blocage dans la nuit devant les sites Sodebo à Saint-Georges-de-Montaigu et Fleury Michon à Mouilleron-en-Pareds pour maintenir « la pression ». Ces actions pour « bloquer l'activité des sites » sont terminées mercredi matin, même s'il reste « encore des traces », selon Alexandre Guerineau, de la FDSEA 85. Une cinquantaine de producteurs de porcs se sont rassemblés vers 5h00 devant le site de préparation de Fleury Michon, un « fleuron vendéen renommé sur toute la France qui à un moment donné s'approvisionnait à plus de 50 % en Espagne », a expliqué à l'AFP l'un des producteurs ayant participé à l'action, Franck Perrocheau.
La grogne des agriculteurs paralyse la Vendée depuis hier soir http://t.co/0wiTozzjkc pic.twitter.com/SvikhhjYSE
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Dans la Région Rhône-Alpes, quelque 80 agriculteurs, appuyés d'une vingtaine de tracteurs, bloquent depuis 6h00 la circulation à Balbigny (Loire), au sud de Roanne, après le péage au niveau d'un rond-point, selon la FDSEA 42. L'action prenait la forme de barrage filtrant. La nationale 7 aussi est fermée dans les deux sens à hauteur de Mably (Loire).
Dans le Sud-Ouest, des agriculteurs ont installé dans la nuit, à l'aide d'une vingtaine de tracteurs, un barrage filtrant sur le pont reliant le continent à l'île d'Oléron (Charente-Maritime), dans les deux sens. Seuls quelques dizaines de véhicules devaient pouvoir emprunter le pont, seul accès à l'île, toutes les dix minutes.
Le gouvernement doit présenter mercredi un plan d'urgence pour aider les éleveurs français en colère contre la faible rémunération de leurs produits. Un rapport sur les prix et les marges d'un médiateur indépendant, très attendu par les producteurs de viande, a été remis mardi soir au ministre. Il doit être rendu public mercredi.