« La coexistence est-elle vraiment possible », s'interrogent les vingt-et-unièmes controverses de Marciac (Gers). Ces rencontres aussi passionnantes qu'informelles, sont organisées à proximité du festival de jazz de Marciac. Elles réunissent sous les arbres des personnes de tous bords qui débattent chaque année d'un thème aux frontières de l'agriculture et de la société : cette année donc, la coexistence des modèles.
Stéphane Le Foll devait lancer les débats mardi. Mais au-delà des barrages de la FDSEA et des JA (Jeunes Agriculteurs) du Gers qui visaient à empêcher sa venue, le ministre était retenu à Paris par la mise en œuvre du plan d'urgence pour l'élevage. « Peut-on faire cohabiter la nécessité de dialoguer avec le ministre et la volonté de l'empêcher de venir ? », s'interrogeait Philippe Martin, président du conseil départemental.
Henri Bernard Cartier, président de la chambre d'agriculture du Gers, justifie les barrages autour de Marciac : « Nous montrons au ministre de l'Agriculture notre mécontentement. Cela fait des mois qu'on l'alerte sur la crise. Qu'a-t-il fait ? On a besoin de calme, de moins de normes. Les politiques ont décidé ces bas prix d'aujourd'hui. Qu'ils arrêtent avec les normes ».
Mercredi, le Premier ministre sera accueilli chez un jeune éleveur de bovi sur une ferme à 10 kilomètres de Marciac. « Tout le monde est invité à Marciac. Mais pas Monsieur Le Foll », explique Bernard Malabirade, président de la FDSEA. « Il est interdit de Gers ».