Plus de cinq cent personnes ont participé au 21e congrès de la Coordination rurale (CR), qui se tenait jeudi à Agen, dans le Lot-et-Garonne, où le syndicat préside la chambre d'agriculture depuis 2001.
« Dans le département, les paysans, qui sont un millier à avoir leur carte de la CR, ont retrouvé leur dignité et leur liberté, a fièrement déclaré Serge Bousquet Cassagne, président de la chambre dans son discours d'accueil. Dans le Lot-et-Garonne, 25 ha de serres se sont montés l'année dernière et nous réussissons à construire des poulaillers. Nous sommes le pays des mille lacs, la Finlande du grand Sud-Ouest. Nous avons creusé 150 lacs collinaires depuis cinq ans et nous avons encore 50 projets en cours. Si Sivens était chez nous, les zadistes n'auraient pas pu s'installer. »
« Les agriculteurs doivent rester des décideurs »
« Comme l'a dit Philippe Dessertine, professeur d'économie qui intervenait ce matin au congrès, les agriculteurs doivent relever la tête, être fiers de leur métier qui est l'un des principaux piliers de l'économie, a souligné Bernard Lannes, président de la Coordination rurale nationale (téléchargez son discours). Mais il faut qu'ils puissent rester décideurs sur leur exploitation. Lorsqu'ils sont en filière intégrée, souvent ils ne s'en sortent pas. J'en veux aux coopératives, notamment laitières, qui ne reversent pas correctement les plus-values à leurs adhérents et qui ne défendent pas le prix du lait au producteur. En ne leur permettant pas de vivre de leur travail, elles sont en train de tuer leur “poule aux œufs d'or”. Les coopératives sont de très bons outils, mais elles doivent redonner la parole à leurs adhérents. »
« Il y a de la place pour tout le monde »
Bernard Lannes a regretté l'absence du ministre de l'Agriculture au congrès de la CR et l'a interpelé à distance. « N'oubliez pas que vous êtes le ministre de tous les agriculteurs. Nous viendrons vous faire part de nos propositions pour faire face à la grave crise agricole qui se présente. Les trois principaux syndicats doivent pouvoir être de force égale sur le terrain. Il y a de la place pour tout le monde, gros et petits agriculteurs. Augmenter la taille des exploitations et produire davantage à bas prix n'est pas la solution. De plus, on voit bien aujourd'hui que le fait que la CR ait désormais sa place dans les Safer et les CDOA change la donne. Les terres sont mieux redistribuées, y compris aux agriculteurs double-actifs qui ont aussi le droit d'exister et aux jeunes non issus du milieu agricole. »
« Il faut rester unis »
« La grave crise que nous vivons va redistribuer les cartes, a conclu le président de la CR. Nous faisons un métier essentiel pour notre société. Ceux qui croient que demain d'autres nous nourriront à bas prix nous mènent droit dans le mur. Et ce sont eux qui veulent encadrer l'agriculture pour engranger les bénéfices de demain. Il est impensable que des présidents de coopératives imaginent que l'agroalimentaire pourra encore se développer, alors que dans certaines régions, on aura passé le seuil de désertification. Mais nous devons aussi lutter contre le “diviser pour mieux régner”, qui nous rend tous plus vulnérables face à l'agroalimentaire qui continue à engranger des bénéfices. Face à l'adversité, tous unis, nous pouvons garder notre métier en main et continuer à pouvoir en vivre. »
bravo
jeudi 04 décembre 2014 - 20h22
membre absent du congres je viens de lire le discourt de notre président le seul vrai moyen de lutte c'est la baisse de production dans toute l’Europe c'est notre vrai arme de guerre contre la dictature crocodile40