Comme chaque année, le Service régional de l'alimentation (Sral), ex-Service de la protection des végétaux, réalise par tirage au sort des contrôles chez les utilisateurs de produits phytosanitaires : agriculteurs, entreprises de travaux agricoles, collectivités, golfs et distributeurs.
« Sur les cent quarante et une exploitations agricoles contrôlées en 2010, seules 36 % ne présentaient aucune anomalie, explique Jean Delplace, du Sral du Nord-Pas-de-Calais. Chez 21 % des agriculteurs, nous avons repéré un seul défaut à la réglementation, chez 23 % d'entre eux, deux anomalies et pour 20 % des exploitations, trois défauts ou plus. »
Ce chiffre peut paraître élevé, mais il est à relativiser. « En 2010, les agriculteurs ont été plus rigoureux que les distributeurs, indique-t-il. Sur vingt-deux entreprises distributrices de produits phytosanitaires contrôlées, seules 9 % ne présentaient aucune anomalie. Cela dit, notre objectif est que le maximum d'agriculteurs soit complètement en phase avec la réglementation. »
Principale anomalie relevée : un mauvais rangement des produits dans le local phyto. Les produits ne doivent pas être classés par culture, comme c'est souvent le cas, mais les plus toxiques doivent être séparés des autres. Et dans 45 % des exploitations contrôlées, ce rangement n'était pas fait correctement.
Le Sral a également constaté la présence de « PPNU », produits phytosanitaires non utilisables, qui ne sont plus autorisés et qui auraient dû être rendus aux distributeurs. Les contrôleurs ont aussi noté un non-respect des ZNT, zones non traitées, le long des cours d'eau, avec des produits dotés d'une ZNT de 50 ou 20 m, des utilisations de spécialités sur des cultures pour lesquelles elles n'étaient pas autorisées, des doses d'utilisation supérieures à celles homologuées, des contrôles de pulvérisateurs non réalisés et des locaux phyto non fermés à clé ou non aérés.
Ces contrôles ont conduit pour trente-cinq agriculteurs à une baisse des aides Pac au titre de la conditionnalité des aides.