Un millier d'agriculteurs du Sud-Ouest (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes) doivent converger, vendredi à Toulouse, à l'appel de la FNSEA, pour « dire non à l'écologie technocratique », a-t-on appris auprès du principal syndicat agricole jeudi.
Les militants de la FNSEA et de Jeunes Agriculteurs comptent défiler, accompagnés d'une cinquantaine de tracteurs et de quelques vaches, jusqu'à la préfecture de la Région Midi-Pyrénées pour exiger du préfet qu'il « renonce aux règles inapplicables » en matière de protection des sols, de gestion de l'eau et de lutte contre les nitrates notamment.
Le préfet du Midi-Pyrénées, coordinateur pour les trois régions couvertes par le bassin Adour-Garonne, doit arrêter, avant la fin de décembre 2012, le périmètre des « zones vulnérables » et les restrictions qui y seront imposées aux agriculteurs en matière d'effluents d'exploitation.
« Après plusieurs mois de négociations, nous voulons lui rappeler que nous n'accepterons pas des réglementations injustifiées et incohérentes », a déclaré Hervé Peloffi, président de la FRSEA Midi-Pyrénées.
La FNSEA défend notamment l'irrigation, menacée par « le gel décidé par le gouvernement de la mise en place de nouvelles retenues d'eau ». « Ce n'est pas seulement la culture du maïs qui est menacée, mais aussi l'arboriculture ou la nourriture des vaches », a expliqué M. Peloffi.
Il fustige par ailleurs « le fait que l'Administration traite tout pareil », sans tenir compte des différences de nature des terrains ou des conditions hydrogéologiques. Les syndicalistes rappellent qu'ils « ont déjà mis la pression sur le préfet lors des négociations ».
A la mi-septembre, à Toulouse, Rodez, Montauban et Albi, plusieurs manifestations départementales regroupant des centaines d'agriculteurs avaient déjà interpellé les pouvoirs publics sur la politique visant à réduire la présence de nitrates dans l'eau, en application de directives européennes. Certaines avaient été accompagnées de déversement de détritus ou de lisiers.
Les responsables de la FRSEA assurent que les manifestants « ne veulent pas ennuyer les Toulousains vendredi (en défilant dans le centre de la ville), mais sensibiliser les décideurs ».
Le gros des troupes viendra en bus et la seule action spectaculaire prévue est l'installation d'un « petit bassin » sur la place de la préfecture, où ils seront reçus, pour symboliser les besoins en eau de la profession, selon M. Peloffi.