« En matière alimentaire, nous sommes dans une crise permanente. Il suffit d'allumer la télé pour avoir peur », relève Gilles Dauxerre, conseiller en communication (GD Conseil). Dans ce contexte, comment rétablir des relations de confiance avec le consommateur ? Le Conseil national de l'alimentation (CNA) et le Club de la presse du Maine ont fait plancher les professionnels du secteur lors d'un colloque organisé au Mans, le 3 novembre.
D'un commun accord, les intervenants ont estimé essentiel de profiter des « temps de paix » pour communiquer sur la réalité des modes de production et de transformation, sans attendre de crise. « Nous n'avons pas le choix. Si nous ne le faisons pas nous-mêmes, d'autres s'en chargeront de manière détournée », a prévenu Patrick Lerue, directeur du marketing de Fleury Michon. Un travail qui passe, selon lui, par un dialogue pédagogique auprès des médias, « souvent tentés par l'émotion et la polémique », en les invitant par exemple à visiter les entreprises. Mais faut-il tout dévoiler ? Pour Marion Bretonnière, du CNA, « la transparence est un mythe. Ce qui est essentiel, c'est une communication sincère permettant de créer une relation de proximité affective ». En d'autres termes, tout n'est pas bon à dire, mais tout ce qui est dit doit être vrai. Aux industriels de trouver le bon dosage pour soigner la sensibilité des consommateurs sans risquer la rupture de confiance.
En la matière, « il n'est pas question que de bon sens, prévient la préfète de la Sarthe, Corinne Orzechowski. Savoir comment communiquer ou ne pas communiquer relève d'une science de l'information extrêmement technique ! » Dans son avis rendu en décembre 2014 et intitulé « Communication et alimentation : les conditions de la confiance », le CNA adresse 33 recommandations aux professionnels et acteurs publics pour les aider à changer leur manière de communiquer.