Le ministère de l'Ecologie avait demandé, en 2010, à la communauté scientifique française, de lancer des simulations sur le climat de la France au XXIe siècle. Les données disponibles (au 26 mars 2012) viennent d'être mises en ligne sur le site internet du ministère.
Les simulations présentées se basent sur deux scénarios d'émissions de gaz à effet de serre : le scénario B2, présenté comme « plutôt optimiste », et le scénario A2, « plutôt pessimiste ».
Suivant le scénario B2, la température moyenne en France augmenterait d'environ 2°C à 2,5°C au cours du XXIe siècle. L'augmentation est d'environ 2,5°C à 3,5°C pour le scénario A2. Le réchauffement est semblable pour les deux scénarios à l'horizon de 2030 et à l'horizon de 2050, se situant entre 0,5°C et 1,5°C. Il est toutefois légèrement supérieur pour le scénario A2 en 2050.
Si le signe des changements de précipitations moyennes est « relativement incertain pour l'hiver et l'automne, les deux scénarios montrent une tendance à la diminution des précipitations au printemps et en été ». Cette diminution, sensible seulement à la fin du siècle pour le scénario B2, est plus précoce et de plus forte amplitude avec le scénario A2 (autour de 10 % vers 2050 et de 30 % vers 2090 pour la saison estivale). Les précipitations neigeuses diminueraient de façon très marquée au cours du siècle dans les deux modèles, et ce dès 2030.
Le contenu minimal en eau du sol diminue progressivement, suggérant une tendance à l'assèchement des sols au cours du siècle sur une grande partie de la France, hormis durant la saison hivernale. Les froids extrêmes ont partout, et en toute période, tendance à diminuer. De la même façon, la tendance à l'augmentation de la durée des sécheresses estivales est marquée en toutes régions.
Les débits moyens des rivières diminueraient fortement sur la France en automne et en été, et tendraient à augmenter en hiver sur le sud-est du pays. Dans le bassin de la Seine et de la Somme, les débits d'étiage seraient plus fréquents et sévères, les signaux étant moins robustes en ce qui concerne l'évolution de la fréquence des crues. Dans le sud-est du pays, les crues éclairs pourraient être aussi fortes, voire plus, qu'aujourd'hui. Ces changements interviendraient dès le milieu du siècle et se renforceraient en fin de siècle.
Concernant le vent extrême, les experts relèvent une faible tendance à la diminution dans la partie sud du pays, tandis que le signe des changements est indéterminé sur la partie nord.
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quelle fiabilité?
lundi 02 avril 2012 - 08h34
Les modèles ont la particularité de donner des résultats escomptés selon l'humeur du moment. Il est clair que le ministère de l'écologie ne veut pas qu'on l'oublie pendant la campagne présidentielle. Qui plus est, ce communiqué sort au moment d'un début de printemps chaud et sec; il ne l'aurait certainement pas sorti en février pendant la période très froide que nous avons eue. Pour revenir aux modèles, il est instructif que regarder rétrospectivement les modèles des années 80 , 90 et début 2000 et les comparer à la réalité, cela nous apprendrait à rester modeste. Les modèles sont utiles, certes, mais il ne faut pas leur accorder plus d'importance qu'ils en ont réellement, surtout pour des prévisions à 90 ans!!! N'oublions pas surtout qu'ils servent de base à des orientations politiques qui peuvent s'avérer calamiteuses.