Du 4 au 7 septembre 2014, ont lieu à Saint-Jean-d'Illac, en périphérie de Bordeaux, les Terres de Jim, nouveau nom des finales mondiales de labour. A cette occasion, Jeunes Agriculteurs (JA) propose aux visiteurs un espace inédit de consommation de 2.000 m², affichant plus de 600 références.
Une organisation sur plus d'un an aura été nécessaire pour monter ce projet, rassembler les différents exposants sous un même cahier des charges et mettre en place la logistique. L'objectif affiché : montrer le savoir-faire et la diversité de la production agricole française à travers un moment d'échange avec le consommateur. « Il s'agit de recréer un lien agriculteur-consommateur », précise Thomas Diemer, président de JA.
Au-delà de cet aspect de communication et de représentativité de la production, il y a « un fort enjeu pour les filières », poursuit le président. Les circuits courts sont en effet l'occasion de « récupérer la valeur ajoutée, qui disparaît souvent dans les GMS. L'agriculteur a su s'emparer de la collecte, de la transformation, à travers notamment les coopératives. Aujourd'hui, il faut également s'interroger sur la distribution, regagner un prix rémunérateur. Il faut que nous soyons acteur de ces problématiques ».
Les circuits courts, dont les Halles de Jim sont un exemple, « permettent d'échapper au goulot d'étranglement que serait une GMS unique, ils sont une alternative », estime Thomas Diemer. Même si la volonté n'est pas de remplacer les grandes surfaces, « c'est une opportunité qu'il faut savoir saisir ».
Développement d'un réseau
Rappelant sa volonté de « ne pas être spectateur », JA, en tant que structure nationale, se doit « de mettre des coups de projecteurs là où l'on estime qu'il y a un enjeu pour nous ». L'aventure ne s'arrête donc pas là, et des outils sont mis en place. Ainsi, un projet commun avec Coop de France et l'APCA (chambres d'agriculture) est en cours. Dix bassins de consommation ont été ciblés et font l'objet d'études de production, de transformation et de distribution, pour y élaborer une zone test.
Cette expérience pourrait être le point de départ du développement d'un réseau et d'une logistique plus importante liée aux circuits courts. Ce projet reflète la volonté de JA de ne pas faire cavalier seul et de « rassembler sur la réflexion. On gagnera en efficacité si on se penche ensemble sur la question », affirme Thomas Diemer.
Si les Halles de Jim ont été un projet « très stimulant et très intéressant » pour les JA, il peut aussi être source de nombreux projets. Les opportunités à saisir ne manquent pas, comme par exemple dans la restauration collective.
La venue du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, le jeudi 4 septembre a d'ailleurs été l'occasion d'évoquer une charte sur la question. Celle du Premier ministre, Manuel Valls, attendu le 6 septembre, permet d'espérer une écoute attentive de la part du gouvernement.
Un autre métier
lundi 08 septembre 2014 - 14h21
La distribution est un autre métier. Si des agris veulent le faire, très bien, mais il ne faut pas se leurrer, le temps passé à la commercialisation est du temps en moins pour la production et vouloir courir deux lièvres à la fois n'est jamais efficace. A moins, bien sûr de s'organiser en conséquence. J'ai quand même l'impression que les "circuits courts" sont une nouvelle chimère initiée par les politiques, pour faire oublier les tracasseries diverses et variées qu'ils ont eux mêmes, lancé. Ceci dit, les politiques ne sont que le reflet des sensibilités des électeurs.