A l'occasion de son assemblée générale réunie le 30 janvier 2014 à Clos-Fontaine (Seine-et-Marne), le président de l'Organisation des producteurs de grains (OPG), branche des grandes cultures de la Coordination rurale, Nicolas Jacquet, a commenté les résultats d'un sondage (1) proposé par le syndicat sur son site internet. Le sondage aurait été réalisé auprès d'agriculteurs affiliés à différents syndicats.
Parmi les questions posées aux sondés, celle sur la libéralisation du marché des grains est sans appel. Ainsi, 96 % des sondés se sont prononcés pour la libre vente directe de leurs grains, aux éleveurs par exemple. Selon Nicolas Jacquet, « les autres syndicats sont opposés à ce libre commerce des céréales, et ne défendent pas les intérêts des agriculteurs ». Face à cet « énorme lobbying », il appelle ses adhérents à rencontrer leurs députés pour défendre cette idée.
Autre élément important pour l'OPG, « donner des prix plutôt que des aides », et là aussi le sondage montre que 94 % des interrogés souhaitent « de meilleurs prix et des réductions de charges », plutôt que « plus d'aides ».
Autre question importante, la spécialisation des exploitations ne semble pas en vogue chez les céréaliers, puisque 92 % des sondés souhaitent un rééquilibrage avec des protéines végétales sur les exploitations, plutôt qu'une spécialisation en céréales. Pour Nicolas Jacquet, ces réponses montrent la volonté des agriculteurs « de ne pas produire plus pour exporter, mais de produire pour le marché européen, plus rémunérateur ».
Sur le droit de préemption des Safer, 85 % ne sont pas d'accord avec son renforcement. Selon Nicolas Jacquet, « cela montre que les céréaliers ne sont pas d'accord avec ce que le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, prépare dans la loi de modernisation agricole ».
Par ailleurs, concernant la contractualisation des protéines dans les blés tendres, il a dénoncé la mise en place « d'une machine à réfaction » dont les outils, infraliser, seront financés par FranceAgriMer sur des fonds prélevés aux agriculteurs via la taxe fiscale affectée (TFA). Selon lui, « si nous siégions à l'interprofession (Intercéréales), cela n'aurait pas été accepté ».
Enfin, le président de l'OPG a dénoncé « une réforme de la Pac sans ambition, sans effet sur la volatilité et se focalisant simplement sur des réductions budgétaires ». Cependant, il s'est félicité de l'entrée du soja dans les aides à la culture de protéines végétales, que la France mettra en place grâce aux budgets Pac modulables au niveau national, car c'est un sujet pour lequel il a milité.
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(1) Environ 600 personnes ont répondu à ce sondage en ligne, indique l'OPG. Rappelons que les résultats d'un sondage en ligne ne sont qu'indicatifs dans la mesure où les internautes qui y participent ne constituent pas forcément un échantillon représentatif des exploitations agricoles françaises.