La production de maïs en Afrique australe, aliment de base dans la région, pourrait chuter de 26 %, a alerté mardi la FAO, qui redoute une flambée des prix et des répercussions sur la sécurité alimentaire.
Selon l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), les premières prévisions de production de maïs, « aliment de base de toute la sous-région », tournent autour de 21,1 millions de tonnes, soit 26 % de moins qu'en 2014 – année exceptionnelle – mais aussi 15 % en dessous de la moyenne des cinq dernières années.
En Afrique du Sud, premier producteur et exportateur de la région, souligne la FAO dans un communiqué, la baisse pourrait atteindre 33 % par rapport à l'an passé. Le Malawi et la Zambie, respectivement deuxième et troisième producteurs de maïs de la sous-région, devraient également afficher des récoltes réduites par rapport à 2014. Botswana, Lesotho, Madagascar, Mozambique, Namibie, Swaziland et Zimbabwe devraient également enregistrer des récoltes en baisse.
Météo capricieuse
La situation s'explique par une météo capricieuse : pluies de saison en retard en novembre-décembre, puis fortes précipitations et inondations par endroits, et à nouveau une longue période de sécheresse dans les zones australes au cours des deux derniers mois.
Selon la FAO, d'importantes hausses des importations sont à prévoir, qu'elle estime « à 1,8 million de tonnes, soit environ le double du faible niveau de 2014-15 et un tiers de plus que la moyenne ». L'Afrique du Sud sera sans doute le principal acheteur « principalement de maïs jaune utilisé pour l'alimentation animale », avec le Zimbabwe et d'autres pays déficitaires. « Compte tenu de la contraction des disponibilités à l'exportation de l'Afrique du Sud, il faudra probablement trouver d'autres sources » pour les pays voisins qui comptent habituellement sur le maïs sud-africain, ajoute l'organisation.
Pour Dominique Burgeon, directeur de la division des urgences et de la réhabilitation, les gains de sécurité alimentaire dans la région « pourraient s'inverser en 2015-16, en particulier faute d'interventions à point nommé ». Il sera pour lui essentiel « de suivre la situation de près » dans les prochains mois afin de garantir les moyens de subsistance des populations.