Même si les récoltes sont tout juste commencées, 2014 devrait être, à l'image de 2013, « une année où la production est supérieure à la consommation », a annoncé Anne-Laure Paumier, adjointe à la direction de Coop de France métiers du grain, à l'occasion d'une conférence de presse le 3 juillet à Paris.
« L'année 2013 a été marquée par une production record qui a permis la reconstitution des stocks de céréales, estimés à hauteur de 400 millions de tonnes (Mt) au 30 juin. Les échanges internationaux avaient aussi atteint des records du fait de cette reconstitution des stocks : l'Europe a par exemple enregistré une campagne d'exportation de blé jamais égalée (30,1 Mt) et obtient la deuxième place derrière les Etats-Unis. En 2014, on devrait retrouver quand même des échanges plus normaux », précise Anne Laure Paumier.
« Les prix de la récolte de 2014 ont chuté sous l'influence des premières récoltes de l'hémisphère Nord mais on ne sait pas ce qui peut arriver », rassure Anne-Laure Paumier. Si la diminution des prix mondiaux est trop importante, l'Union européenne devra ajuster ses tarifs douaniers pour protéger sa consommation intérieure, mécanisme jusqu'alors jamais déployé.
La situation en mer Noire apporte de l'instabilité sur les marchés du fait des incertitudes politiques en Ukraine ; les acheteurs interviennent sur des périodes courtes. Mais, pour le moment, « la production est au même niveau que l'année dernière pour les trois pays de la mer Noire ». L'Ukraine, qui s'est imposée comme premier fournisseur de l'UE, est à nouveau attendue au rendez-vous sur le marché du maïs.
« Sur l'effet El Niño, il faut dédramatiser », il n'y a aucune certitude sur son impact sur les céréales. Un communiqué de Coop de France précise « qu'il faudra surveiller ses effets potentiellement négatifs sur le riz en Inde, le blé et le canola en Australie et sur la production de maïs dans le sud-est des Etats-Unis, en Chine, au Mexique et en Indonésie, et ses effets positifs sur la production de soja en Amérique du Sud.
Avec le raffermissement de la volatilité, le président, Christian Pees, rappelle que Coop de France a publié un guide de gestion du risque prix en coopérative en mai 2012. « C'est un outil qui accompagne les coopératives dans la mise en œuvre de leurs politiques de gestion des risques de volatilité », explique-t-il. Ce guide a laissé place à une charte des bonnes pratiques en juin 2013. « Aujourd'hui, 40 coopératives et unions de coopératives sont signataires de la charte, ce qui représente 60 % des volumes. »