L'UE « a besoin d'un budget à long terme adéquat et flexible pour renforcer son économie et son marché du travail », ont déclaré la plupart des dirigeants des groupes politiques lors d'un débat, le 21 novembre, rapporte le Parlement européen dans un communiqué.
Le président du groupe PPE, Joseph Daul, a averti : avec un budget inférieur à 1 % du RNB européen, « nous ne pouvons pas poursuivre les politiques actuelles ». Notant que 517 députés ont voté en faveur d'un budget européen fort, il a réaffirmé que l'UE a besoin d'un budget solide et responsable pour exécuter les projets existants et les promesses, en ajoutant : « investir dans l'avenir est la seule façon de sortir de la crise ».
Le chef de file du groupe S&D, Hannes Swoboda, a vivement critiqué « l'attitude individualiste » adoptée par certains États membres. « Nous entendons certaines personnes parler de 50 milliards d'€ de moins, de 80 milliards d'€, de 100 milliards d'€ et même de 200 milliards d'€ de moins. Il s'agit d'une course honteuse au nivellement par le bas, comme si le budget de l'UE n'était qu'un jeu de chiffres », a-t-il déclaré, ajoutant que l'Union européenne avait besoin « de suffisamment de fonds pour être performante ».
Le président du groupe ALDE, Guy Verhofstadt, a comparé le budget de l'UE aux budgets nationaux : « Tout ce débat est ridicule. Nous parlons de 1 % du RNB de l'UE, c'est-à-dire moins que le budget de la Belgique ou de l'Autriche. Les budgets de l'Allemagne et de la France sont tous deux 8 à 10 fois plus conséquents que celui de l'UE. Nous avons besoin d'un budget européen solide, car la mise en commun des ressources au niveau de l'UE est la seule manière de résoudre les problèmes au niveau national. »
Pour le groupe des Verts, Helga Trüpel a déclaré que « la chancelière Merkel avait tort lorsqu'elle nous a dit, il y a deux semaines, que les 27 États membres avaient décidé d'investir 3 % de leur RNB dans la recherche et le développement. Elle est à la tête d'un groupe de contributeurs nets qui souhaitent réduire la R&D de 12 % et qui se cachent derrière la présidence actuelle ».
Le chef de file du groupe des conservateurs, Martin Callanan, a critiqué ceux « qui pensent que chaque problème peut être résolu par plus d'Europe ». Il a rejeté l'idée que le budget de l'UE était un budget d'investissement, mentionnant que 40 % de ce budget sont alloués aux subventions agricoles et 6 % aux charges administratives. M. Callanan a cependant déclaré que les fonds de cohésion devraient être maintenus pour les États membres qui en ont le plus besoin.
Pour le groupe EFD, Nigel Farage a expliqué qu'il « est remarquable que l'Union européenne parle de prendre un autre milliard d'euros aux contribuables européens, malgré le fait que les comptes n'aient pas été approuvés pour la 18e année consécutive. S'il s'agissait d'une entreprise, les directeurs, et donc dans ce cas la Commission, seraient tous en prison ».
Au nom du groupe GUE/NGL, Gabriele Zimmer a déclaré : « Les fonds supplémentaires demandés par la Commission reflètent simplement les nouvelles tâches attribuées à l'Union européenne. Ils ne seront pas utilisés pour plus d'administration. (...) Comment l'UE peut-elle, par exemple, continuer à lutter contre l'exclusion sociale et la pauvreté si des coupes sont effectuées dans les financements destinés aux plus pauvres ? »