Les éleveurs attendent un « processus immédiat de revalorisation des prix » de la table ronde prévue mercredi au ministère de l'Agriculture.
La Fédération nationale bovine (FNB) appelle le président du Syndicat national des industriels de la viande (Sniv-SNCP), Jean-Paul Bigard, et celui de la Fédération nationale de l'industrie et des commerces en gros des viandes (FNICGV), Gilles Gauthier, à reconnaitre les difficultés que subissent les éleveurs. Il exige d'autre part que les opérateurs s'engagent dans un « processus immédiat de revalorisation des prix », en tenant compte des coûts de production des éleveurs. « C'est non négociable, tranche Jean-Pierre Fleury, président de la FNB. Les éleveurs ne sont pas pressés de partir. Ils sont remontés, car ils n'en peuvent plus. »
Mercredi 17 juin, Stéphane Le Foll recevra en fin d'après-midi au ministère de l'Agriculture la filière de la viande bovine. En attendant, les producteurs bloquent depuis dimanche une quinzaine d'abattoirs partout en France. « Ça fait trente ans que les industriels envoient les éleveurs manifester devant la grande distribution, assure Jean-Pierre Fleury. Aujourd'hui, ça change. »
La FNB assure que, derrière ce bras de fer, la rentabilité des exploitations est en jeu. « Les conditions de marché permettraient de restaurer une perspective positive, en agissant tant sur le marché intérieur qu'à l'export », écrit-elle dans un communiqué publié mardi 16 juin.
Solidarité des coopératives
Coop de France assure, dans un communiqué paru le même jour, que son président Philippe Mangin est solidaire des éleveurs. « Il rappelle la forte mobilisation des coopératives agricoles, qui s'est déjà traduite par des mesures concrètes, telles que des avances de trésorerie de 68 M€ en 2014 et près de 100 M€ en 2015 », note le communiqué.
Coop de France, qui sera présente le 17 juin au ministère, propose aussi des « mesures de moyen terme destinées à créer de la valeur au sein de la filière :
• renforcer l'organisation des producteurs (35 % seulement de la production est organisée en coopérative) et la contractualisation (seuls 80.000 animaux en font l'objet, soit 7 % de la production de jeunes bovins),
• adapter l'offre de produits carnés aux nouvelles tendances de consommation (taille des portions, praticité des préparations...),
• reconquérir prioritairement, via des actions interprofessionnelles ciblées, les marchés domestiques et porteurs de la restauration hors domicile, qui représentent un repas sur deux,
• intensifier le dialogue de fond avec les enseignes de la distribution afin de sortir de la "guerre des prix" et de proposer une offre alimentaire mieux segmentée et différenciée. »