Le Syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires de France (Sifpaf) et le Comité français de la semoulerie industrielle (CFSI) s'alarment de la pénurie et de la flambée historique des prix mondiaux du blé dur, dans un communiqué du 13 octobre 2014.
La conjonction de trois facteurs critiques les conduit à alerter les pouvoirs publics sur une situation de crise et à demander la mise en place d'un plan d'urgence pour traverser cette crise exceptionnelle. Ces trois facteurs sont :
- une récolte exceptionnellement faible en France (-38 % en deux ans, 1,5 Mt contre 2,5 Mt) et, en Europe, une baisse de 1 Mt de blé dur (production : 7,2 Mt en 2014 contre 8,2 Mt en 2013),
- une qualité des blés très dégradée du fait des pluies abondantes pendant la floraison et durant la moisson, rendant inapte à la production de pâtes plus du tiers de la récolte française,
- une très mauvaise récolte au Canada, premier pays exportateur mondial de blé dur de qualité, où, pour la première fois depuis vingt ans, un tiers de la récolte n'est pas au standard de qualité requis pour faire des pâtes et sera déclassé en nourriture animale.
Une production nettement inférieure aux besoins
Le Sifpaf et le CFSI estiment donc que le marché connaît une situation historique de pénurie de blé dur avec une production mondiale en baisse de plus de 3 Mt et un disponible utilisable pour les fabricants de pâtes alimentaires inférieur de 20 % aux besoins.
Par conséquent, le prix mondial de référence des blés durs subit une augmentation historique de plus de 50 % en douze semaines, hausse qui s'est fortement accélérée par le constat des mauvaises récoltes qui viennent de s'achever au Canada, et qui pourrait continuer à grandir sous l'effet de la demande mondiale. C'est est d'autant plus grave que le prix de revient d'une pâte alimentaire de qualité supérieure est constitué à 75 % du prix du blé dur.
Une telle flambée des prix du blé dur, liée à une pénurie de qualité pastière, ne pourra être supportée par une industrie déjà fortement fragilisée et dont le nombre de fabricants n'est plus que de six aujourd'hui en France ! L'industrie des pâtes alimentaires française en appelle donc aux pouvoirs publics afin de mettre en place un plan d'urgence et lui permettre de traverser cette crise exceptionnelle.