La « guerre des prix » que se livrent les enseignes de la grande distribution sur les produits bio pourrait avoir des « conséquences destructrices » sur la filière, a mis en garde lundi la Fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab) dans un communiqué.
La Fnab rappelle l'offensive récente d'Auchan, qui propose depuis mai 50 aliments bio à moins d'un euro. Elle a été suivie par une campagne publicitaire de Leader Price (groupe Casino) et le lancement par Leclerc d'un site internet comparant les prix des produits bio dans différentes enseignes de la grande distribution.
« Si cette bataille commerciale est avant tout une opération publicitaire, elle s'appuie sur des mécanismes déjà subis par les paysans qui pourraient bien avoir des conséquences destructrices sur la filière bio », juge la Fnab.
La « guerre des prix » commencée dans les années 1970 « a profondément modifié le système agroalimentaire »et a débouché sur la « double concentration des fournisseurs et des distributeurs », rappelle-t-elle.
« Voudrait-on aujourd'hui, à la faveur d'une nouvelle crise économique, appliquer cette stratégie implacable à la bio ? », s'interroge la Fédération.
Toutefois, cette stratégie n'est pas appliquée par toutes les enseignes et au niveau local, certaines contribuent à la « structuration de filières durables assurant une juste rémunération des producteurs », a précisé le président de la Fnab, Dominique Marion.
Les grandes et moyennes surfaces distribuent aujourd'hui 45 % de l'alimentation biologique. En pleine expansion (15 % de croissance entre 2008 et 2009), le marché du bio demeure toutefois marginal : les ventes en 2009 ont été estimées à 3 milliards d'euros, soit moins de 2 % de la consommation alimentaire des ménages français.
bio
jeudi 22 juillet 2010 - 16h30
même résultat que les autres filières agricoles c'est la distribution qui décide des prix au départ le bio l'argument c'était la qualité comme les cultures raisonnées maintenant c'est le prix