L'association L214, qui milite pour la protection des animaux et l'interdiction du foie gras, a appelé mercredi les chefs de grands restaurants parisiens à supprimer ce plat de leur carte en raison des conditions d'élevage et de gavage des canards.
Selon Brigitte Gothière, porte-parole de L214, « même sur les tables les plus prestigieuses, le foie gras n'est autre que l'organe tuméfié d'un oiseau mis en cage, gavé et rendu malade ». « Nous appelons Joël Robuchon, Alain Ducasse et les grands chefs soucieux de ne pas cautionner cette maltraitance animale à cesser de servir du foie gras et à écrire une nouvelle page de la gastronomie », a-t-elle ajouté.
L214 a mis en ligne des vidéos réalisées chez un producteur du Sud-Ouest fournissant de grandes tables parisiennes : on y voit des canards cantonnés dans des cages individuelles et ne pouvant pratiquement pas bouger. Certaines images montrent aussi des canards agonisants. « Même chez un fournisseur de grands palaces, il n'y a pas de foie gras de luxe », a commenté à l'AFP Brigitte Gothière.
L214 a indiqué vouloir porter plainte pour maltraitance envers les animaux. « Cette enquête montre qu'il n'existe qu'une façon de produire le foie gras : au prix d'une souffrance animale sévère, qu'il soit vendu en supermarché ou qu'il figure au menu des tables les plus prestigieuses », indique un communiqué.
Le gavage est interdit dans la plupart des pays d'Europe, ainsi qu'en Argentine et en Israël, souligne l'association. Seulement cinq membres de l'UE sont producteurs de foie gras (Belgique, Bulgarie, Espagne, France, Hongrie). Dans les autres Etats membres, l'importation et la vente du foie gras sont néanmoins autorisées. La Californie a, elle, interdit la vente de foie gras depuis 2012.
L214 entend organiser, les 7 et 8 novembre, des « happenings » devant plusieurs grands restaurants parisiens servant du foie gras et au pied de la Tour Eiffel.
Bien être
mercredi 06 novembre 2013 - 15h19
La semaine passée, des "intellectuels" signaient un manifeste appelant à un changement dans l'approche de l'animal, celui ci devenant un être sensible et non plus un outil, pour faire court. Parmi les signataires de cet appel, on retrouve Erik Orsena, Luc Ferry, que nous avons retrouvé souvent à la rencontre du monde agricole. Il y avait également Pierre Rabhi ainsi que Hubert Reeves, eux par contre plutôt porté vers le bio. La demande (ou la menace) de L214 est une suite logique de cet appel. Il doit être intéressant de connaître les financements de cette association: elle est considérée comme d'utilité publique? Éleveurs et gaveurs de canards, attendez vous à mener une dure bataille contre ces ayatollahs partisans de salades cuites en guise d'apéritifs: ils ne veulent pas d'enfer pour les animaux, mais s'ingénient à ce que monde le devienne pour les hommes.