Une majorité de blés sont parvenus à deux nœuds, certains arrivant même à la dernière feuille et au début du gonflement. Habituellement, à ces stades, le troisième apport d'azote peut être effectué. Mais, cette année, le temps sec sur une grande partie nord du pays complique le travail.
« La plupart des outils de diagnostic de la nutrition azotée comme Jubil, Farmstar ou la pince N-Tester ont besoin d'un minimum de 15 mm après le précédent apport azoté pour fonctionner, explique Christine Le Souder, ingénieur chez Arvalis-Institut du végétal. Dans les régions du Nord, celui-ci est parfois postérieur aux dernières pluies. Dans ces conditions, il est préférable d'attendre, sachant que le N-Tester, par exemple, peut être utilisé jusqu'au stade du gonflement et que, si les pluies reviennent, la troisième fraction sera certainement la mieux valorisée en rendement et protéines. »
Même dans les régions ayant reçu plus de 15 mm après le second apport, se pose parfois la question de sa valorisation. L'assèchement des terrains, notamment dans le croissant des petites terres allant du Poitou-Charentes à la Bourgogne, a été continu durant le mois d'avril.
« Le potentiel est parfois déjà sérieusement affecté et il est légitime de s'interroger sur l'intérêt à épandre le solde de 40 u/ha, estime Christine Le Souder. La décision est à prendre après avoir visité chaque parcelle. »
Le cas des blés durs et des blés améliorants est différent puisque seule une teneur minimale en protéines de 13,5 % permet leur valorisation. Sur ces variétés, l'azote peut être apporté jusqu'à la floraison, de préférence sous forme solide.