Des dockers du port argentin de Rosario (à 300 km au nord-ouest de Buenos Aires) ont étendu leur mouvement de grève lundi, bloquant ainsi les exportations de céréales et de soja, qui constituent l'une des principales sources de revenus du pays sud-américain.
Ce mouvement, entamé il y a une semaine dans le principal port d'exportation agricole du pays, a été étendu lundi à sept terminaux, dont ceux utilisés pour le soja, la principale richesse de l'Argentine.
Une file d'environ 2.000 camions, attendant de décharger leur cargaison, a commencé à se former devant les installations.
Les grévistes réclament une hausse des salaires, en raison de la récolte exceptionnelle attendue par la Bourse du commerce de Rosario, qui parle de 90 millions de tonnes de céréales et de soja, contre 61 millions lors de la saison précédente, victime d'une sécheresse historique et de la crise mondiale.
Chaque jour de blocage correspond à la perte d'environ 100.000 tonnes d'exportations de graines, huiles et tourteaux, selon la Bourse.
Elle table notamment sur une récolte de 7,5 millions de tonnes de blé, 20,5 millions de tonnes de maïs, 52,5 millions de tonnes de soja ou encore de 2,1 millions de tonnes de tournesol.
Les exportations, pour ces filières, pourraient dépasser les 22 milliards de dollars (16,5 milliards d'euros) cette année et représenter plus du tiers des exportations totales du pays.
Etant donné le niveau des taxes à l'exportation, cette récolte devrait aussi rapporter près de 5 milliards d'euros au gouvernement, soit près d'un cinquième de ses rentrées fiscales.
L'Argentine est le troisième exportateur mondial de soja et de blé.
Les plus grandes multinationales du secteur, comme Cargill, Bunge, Nidera, Toepfer, Noble y Dreyfus sont installées sur les bords du fleuve Parana, où se trouve Rosario, troisième ville du pays.