Une cinquantaine d'agriculteurs des Alpes-Maritimes se sont réunis, dimanche, sur la place Garibaldi à Nice, à l'appel de la Confédération paysanne et d'associations, pour alerter l'opinion sur la disparition des exploitations agricoles dans le département.
Les organisateurs ont déversé sur la place quelques sacs de terre pour dessiner un terrain éphémère de huit mètres carrés, planté d'un panneau accusateur : « Alpes-Maritimes, laboratoire de la disparition des terres fertiles ? »
Cette action intervient à quelques semaines de l'organisation, sous l'égide du préfet Francis Lamy, d'assises départementales de l'agriculture.
Le département ne compte plus que 650 exploitations professionnelles, contre 10.000 en 1970, selon Henri Derepas, porte-parole de la Confédération paysanne dans les Alpes-Maritimes.
Les dernières exploitations sont menacées de disparition en raison du vieillissement des agriculteurs, avec une moyenne d'âge de 58 ans, et de la pression spéculative sur les terres fertiles, a-t-il expliqué.
Dans le même temps, la demande dans le département pour des produits de proximité de qualité et de proximité est forte, avec de longues listes d'attente pour les Amap (Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne) et le souhait de maires de plus en plus nombreux de fournir les cantines scolaires avec de tels produits.
Le rassemblement, soutenu financièrement par la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, à hauteur de 2.000 euros, selon Henri Derepas, a été « désapprouvé » par le maire de Nice et ministre de l'Industrie, Christian Estrosi (UMP).
« Jamais, il n'a été accordé à Nice autant de place à l'agriculture. Depuis mon élection, nous mettons tout en œuvre pour la préservation des terres agricoles, avec notamment le plan local d'urbanisme de Nice », a fait valoir Christian Estrosi dans un communiqué.