Les prix des produits alimentaires resteront globalement stables en 2013, a indiqué lundi la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), à l'issue des négociations tarifaires annuelles entre industriels et grandes enseignes.
Ces négociations, destinées à fixer les accords tarifaires entre les représentants de l'agroalimentaire et la grande distribution, closes officiellement depuis le 1er mars 2013, se sont conclues globalement par « une stabilité des prix des produits alimentaires » pour 2013, a indiqué lundi la FCD dans un communiqué. Cette stabilité globale cache toutefois une certaine disparité.
Ainsi, certains produits ressortent en augmentation, dans le sillage de l'inflation des matières premières agricoles, comme la viande, l'huile, la farine, certains produits laitiers, explique la FCD, sans préciser les montants exacts de ces hausses. Certaines boissons (bières et spiritueux, ndlr) devraient également voir leurs prix augmenter du fait de la hausse des taxes, est-il ajouté.
En revanche, les produits à base de sucre, café, chocolat devraient voir leurs tarifs chuter, en raison de la baisse des matières premières, indique la FCD, toujours sans préciser les variations.
« L'augmentation des prix des matières premières a été prise en compte quand elle était justifiée, avec un effort marqué pour les PME », souligne-t-elle. « Sans notre capacité de négociations, sans la LME (loi de modernisation de l'économie), les prix des produits alimentaires auraient augmenté de près de 5 % en 2013 », affirme la Fédération, estimant que cela aurait été « inacceptable pour le consommateur, dans le contexte actuel » de restriction du pouvoir d'achat.
Selon la FCD, qui représente de nombreux distributeurs français, comme Carrefour ou Auchan (mais à l'exception des indépendants comme Leclerc ou Système U), les hausses que réclamaient certains grands groupes industriels étaient « déraisonnables et injustifiées » et ont donc été négociées par les enseignes. « Il faut que ces grandes industries prennent en compte la variable du pouvoir d'achat ! », martèle la FCD.
En revanche, certaines hausses demandées par les PME ont été acceptées. C'est le cas pour plusieurs produits de charcuterie, dont les prix ont été revus à la hausse de 4 % lorsqu'ils étaient fabriqués par des PME. Mais sont restés stables quand ils étaient fabriqués par des grands groupes.
Selon la FCD, les grands groupes de l'agroalimentaire « se portent bien : +13 % de marges depuis 2008 (+68 % depuis 2000) alors que les enseignes de la distribution ont des marges historiquement faibles : -13 % depuis 2008 (-14 % depuis 2000) ».
L'Association nationale des industries alimentaires (Ania) avait dénoncé le 4 mars 2013 la pression que les représentants des industriels avaient subie de la part de distributeurs « sans foi ni loi » lors de ces négociations commerciales. Elle réclamait également une modification de la LME.
Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, avait annoncé, quelques jours plus tard, une « mise en œuvre renforcée » des dispositions existantes de la LME et une modification de certaines autres, en vue notamment de davantage de transparence sur les conditions de négociations.