Le secrétariat d'Etat chargé de l'Ecologie présente mercredi en conseil des ministres un plan quinquennal contre les algues vertes, prévoyant notamment la création d'une filière de ramassage et de traitement et des mesures pour les agriculteurs.
L'Etat apportera une contribution de « plus de 40 millions d'euros » (M€) sur les deux premières années du plan, 2010-2011, afin de viser « dès 2010 » l'élimination des algues échouées sur les plages bretonnes, ont précisé les services de Chantal Jouanno.
Mme Jouanno, qui annoncera officiellement ce plan mercredi matin avec le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, se rendra vendredi à Rennes pour le présenter aux élus, aux associations et aux agriculteurs.
Le plan veut limiter le taux de nitrates à 10 mg par litre dans les rivières, au lieu des 50 mg admis pour la consommation humaine.
L'enveloppe de 40 M€ sur deux ans permettra à l'Etat de contribuer au ramassage, au financement de plate-formes de compostage des algues ramassées, au plan de méthanisation (une vingtaine de petites unités qui produiront de l'énergie et un engrais naturel, selon le journal Ouest France dans son édition du 3 février 2010), et « d'accompagner les évolutions nécessaires des pratiques agricoles ».
Les porteurs de projet intéressés par le ramassage et le traitement des algues vertes devront s'engager à collecter également le lisier sur le territoire concerné, a indiqué le secrétariat à l'Ecologie.
De leur côté, les agriculteurs seront invités à modifier leurs pratiques en matière d'engrais, « une mesure essentielle », insiste le secrétariat d'Etat à l'Ecologie, puisque « le volume des engrais minéraux azotés achetés par les agriculteurs bretons est égal au volume des excédents d'azote en Bretagne ».
Dans les bassins versants des zones touchées par les marées vertes, dites à excédents structurels (Zes), l'Etat a réaffirmé qu'il y serait interdit d'augmenter le cheptel, rapporte Ouest France, et la priorité sera donnée à l'herbe.
Enfin, il s'agira de recréer des espaces naturels tampons pour ménager les cours d'eau qui se jettent dans la mer : ainsi, dans la baie de Saint-Brieuc, l'objectif sera de réhabiliter 20 % du territoire en zones humides, prairies, haies...
Le gouvernement a été contraint de se saisir du phénomène des marées vertes après l'émoi suscité en juillet dernier par la mort subite d'un cheval et le malaise de son cavalier sur une plage des Côtes-d'Armor. En 2008, deux gros chiens avaient déjà trouvé la mort dans la région.
Il avait donc demandé un rapport interministériel – lequel lui a été remis le 20 janvier 2010, et dont les recommandations n'ont pas été rendues publiques – qui a servi de base au plan quinquennal.
Reçues mardi par Chantal Jouanno au ministère à Paris, les associations de défense de l'environnement ont regretté de ne pas avoir été consultées lors de son élaboration.
Les représentants de la profession agricole bretonne ont affirmé quant à eux, mardi, dans un communiqué, qu'ils souhaitent que ce plan pour la lutte contre les algues vertes soit « global » et « scientifiquement fondé ». Ils ont demandé que « le principe de coresponsabilité dans la prolifération des algues vertes » soit « mis en exergue » et qu'il vise « également les collectivités territoriales ».
D'après Ouest France qui rapporte les propos d'un conseiller du ministère, ce plan quinqennal a été élaboré essentiellement sur la base de leurs recommandations remises au gouvernement en novembre.
Lire également :
• Algues vertes : la profession agricole réclame « un plan global, scientifiquement fondé » (2 février 2010)
algues vertes
vendredi 05 février 2010 - 16h05
Résident en ISERE j' ai vu apparaître des "algues vertes " sur une petite rivière traversant ma propriété j'ai fait annalyser l'eau sur mes deniers personnels et le laboratoire me trouve une teneur en ammonium de 10,2 mg/l soit un taux ni potable, ni suspect, mais "dangereux"; or cette rivière qui prend sa source sur la commune ne traverse que des forêts ou des prés ne recevant aucune fumure agricole digne de ce nom , par contre la station d'épuration de cette commune est située 500 métres en amont : où est l'erreur? Je conseille donc aux agriculteurs bretons de faire annalyser eux- même l'eau de toute les soties de stations d'épurations de leurs villes et villages