La FRSEA de la Bretagne a interpellé jeudi les pouvoirs publics pour qu'ils « assument leurs responsabilités » et « rendent compte » aux éleveurs laitiers d'Entremont Alliance des évolutions sur la reprise du groupe en difficulté, dans une lettre ouverte au préfet de Région.
Entremont Alliance mène des négociations exclusives depuis plusieurs mois avec le groupe Sodiaal (Yoplait, Candia) et avait indiqué à la fin de décembre 2009 qu'une prochaine étape se tiendrait « à la mi-janvier ».
Qualifiant d'« intolérable » la situation des éleveurs, la FRSEA demande aux pouvoirs publics « d'assumer leurs responsabilités afin que d'urgence une solution d'évolution industrielle du groupe aboutisse » et « qu'il soit rendu compte aux éleveurs des évolutions de la question ».
« Ils n'ont aujourd'hui en rien connaissance de la situation économique réelle de leur collecteur, de l'état des discussions avec les potentiels repreneurs du groupe Entremont ou encore sur des éventuelles conditions d'évolution du groupe », poursuit le syndicat, dans cette lettre ouverte à Michel Cadot, préfet de la Bretagne.
Des négociations exclusives avaient été lancées avec Sodiaal en octobre 2009 pour deux mois mais n'avait pas abouti. Le groupe Lactalis avait alors fait une offre concurrente qui avait été retoquée par le conseil d'administration de la holding Unifem (détenue à 63,5 % par le financier belge Albert Frère et à 33,5 % par la coopérative bretonne Unicopa), propriétaire d'Entremont.
Au début de décembre 2009, le ministre de l'Agriculture Bruno, Le Maire, avait demandé que le groupe bénéficie d'une « solution industrielle définitive » avant la fin de l'année.
Troisième transformateur de lait en France, Entremont compte 6.000 producteurs et collecte notamment 30 % de la production laitière bretonne.