La filière agricole et agroalimentaire bretonne nécessite une modernisation rapide pour préserver ses emplois face à la concurrence européenne, ont souligné vendredi les chambres d'agriculture de la Région, en appelant notamment à une simplification administrative.
« Par rapport à leurs concurrents européens, nos industriels de l'agroalimentaire sont en retrait en matière d'investissements depuis une dizaine d'années », a relevé André Sergent, président de la chambre d'agriculture du Finistère, lors d'un point de presse à Bignan (Morbihan).
« C'est un enjeu majeur pour la Bretagne », a insisté Jacques Jaouen, président de la chambre régionale, soulignant qu'« environ 30 % des emplois de la Région sont liés à l'agriculture et à l'agroalimentaire » en Bretagne, première région agricole française.
Ces questions doivent être abordées lundi à Quimper avec le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, dans le cadre de l'élaboration d'un plan pour l'agriculture et l'agroalimentaire en Bretagne.
Un certain nombre d'élevages sont vieillissants et ont besoin d'être modernisés, en particulier pour gagner en compétitivité, notamment via des économies d'énergie, a détaillé M. Jaouen.
Le phénomène de sous-investissement n'épargne pas l'agroalimentaire, comme en témoignent les difficultés du volailler Doux ou de l'abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau, où 650 emplois sont directement menacés.
Les professionnels, estimant que les investissements sont notamment freinés par la complexité administrative, ont demandé une mise en œuvre rapide des promesses de simplification formulées ce mois-ci par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, au Space, le salon de l'élevage de Rennes. « Nous ne voulons pas seulement des paroles, nous voulons des actes », a déclaré Laurent Kerlir, président de la chambre du Morbihan.
« L'avenir de l'amont (la production) et de l'aval (l'agroalimentaire) sont liés et ceci est valable pour toutes les productions », a souligné Marcel Denieul, président de la chambre d'agriculture d'Ille-et-Vilaine.