Le Parti socialiste a dévoilé ses ambitions pour la réforme de la Pac 2015-2020, à l'occasion d'une conférence de presse le 18 septembre 2013 à Paris. Il prône le scénario 3bis de redistribution des aides proposé par le ministère de l'Agriculture : 100 % de convergence à l'horizon de 2019, un paiement redistributif qui représente 30 % de l'enveloppe des aides directes (premier pilier de la Pac) et l'activation du mécanisme permettant de limiter les pertes des agriculteurs à 30 %.
« C'est un constat accablant qui préfigure nos choix », a déclaré le député de la Dordogne, Germinal Peiro, en charge des questions agricoles au PS : « Le nombre d'exploitations a diminué de 26 % ces dix dernières années, le volume d'abattage, tous secteurs confondus, a chuté de 10 %. » Il dénonce aussi une céréalisation des terres imputable à un problème de revenu pour les éleveurs et des contraintes journalières importantes.
« Tous les signes sont au rouge », insiste-t-il. Pour lui, « la meilleure façon d'essayer d'aider l'emploi est d'introduire le paiement redistributif », autrement dit la revalorisation des aides découplées sur les 52 premiers hectares de chaque exploitation. « L'élevage est 2,5 fois plus pourvoyeur d'emploi que les grandes cultures », rappelle-t-il.
« Ceux qui sont en désaccord sont ceux qui sont à la tête de grandes exploitations, car le paiement redistributif est favorable jusqu'à 90-100 hectares ». Pour le PS, c'est donc aussi une façon de lutter contre l'agrandissement.
Germinal Peiro ne mâche pas ses mots en réponse aux arguments de certains céréaliers : « Je trouve bizarre que les champions de la compétitivité aient besoin d'aides pour vivre. » Pas question pour autant d'opposer les secteurs de production ou les régions, il l'affirme. « Nous tenons à maintenir les équilibres ; c'est pourquoi nous sommes favorables à un paiement vert calculé en fonction de l'historique de l'exploitation, ou à la mise en œuvre du dispositif de limitation des pertes. Des éléments correctifs sont aussi nécessaires pour les systèmes lait-maïs qui sont les grands perdants de la convergence. »
Concernant le recouplage des aides, le PS souhaite une utilisation maximale de l'enveloppe : 13 + 2 %. Les 13 %, le parti souhaite les orienter « évidemment vers l'élevage en particulier allaitant ». « Nous voulons trouver une formule qui permette aussi de primer les vaches laitières car c'est indispensable au maintien du troupeau laitier », a ajouté Germinal Peiro.
Quant aux 2 % réservés aux protéines végétales, soit 140 millions d'euros, il doit aller « de façon marquée » en priorité à l'élevage « pour encourager l'autonomie fourragère dans les régions où c'est possible ». Ce n'est pas incompatible avec une aide couplée qui bénéficierait comme aujourd'hui aux céréaliers, précise le député. Actuellement, l'enveloppe est de 52 millions d'euros, ce qui laisserait encore 88 millions d'euros aux éleveurs. « Peut-être peut-on diminuer un peu l'enveloppe des céréaliers... On est dans des notions d'équilibre. »
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vendredi 20 septembre 2013 - 10h44
Ce qu'ils vont faire est dégueulasse. Expliquez moi pourquoi une SCEA ou EARL avec par exemple 200 ha et 4 associés exploitants (cotisant à la MSA)(souvent membre de la même famille sera fotement pénalisée et pas un GAEC de la même surface et avec le même nombre d'associés. Dire dans ces conditions qu'on préserve l'emploi , et qu'on favorise la transmission c'est se foutre du monde. Excusez moi pour la vulgarité, mais il y a de quoi être excédé!!!