Mis en place à la suite du congrès des propriétaires ruraux de 2007, le groupe qui planche sur le dossier « littoral » de la FNSEA a souhaité faire un premier bilan, le 30 mai 2013 à Paris.
Présidé par Josiane Béliard, agricultrice dans la Manche, ce groupe de travail s'est voulu ouvert à l'ensemble des acteurs du littoral : conservatoire, associations, élus, acteurs économiques. Il est basé sur un réseau de FDSEA concernées par les littoraux, mais aussi par les rivages lacustres.
Le groupe de travail dresse un bilan « positif » de ces six années de travail, notamment avec le Conservatoire du littoral. « Nous avons appris à nous connaître et avons mené des réflexions constructives pour améliorer les relations avec l'activité agricole dans les territoires dont ils ont la charge. En particulier sur les conventions d'usage et de mise à disposition », estime Josiane Béliard.
La loi « littoral » du 3 janvier 1986 fait consensus sur son objectif de préservation des terres et des espaces littoraux. Toutefois, la profession agricole pointe du doigt un certain nombre d'incompatibilités avec son activité. La construction de logements de fonction pour les nouveaux installés et pour les salariés, et, de manière générale, tout projet de bâtiment restent la principale problématique des agriculteurs en zone littorale. « Il faut continuer à travailler encore afin de permettre aux exploitants de se développer et de respecter les normes qui leur sont imposées », signale la présidente du groupe. L'activité agricole en zone littorale doit non seulement respecter les règles liées à la politique agricole en matière d'environnement en particulier, mais également demeurer dans les clous fixés par la loi sur le littoral.
Pour la représentante du ministère de l'Ecologie, Annick Hélias, « tous les acteurs ont intérêt à se mobiliser sur les Scot [schémas de cohérence territoriale] et les PLU [plans locaux d'urbanisme] pour que l'agriculture soit perçue, comprise et incluse. Le Scot est l'outil qui permet de concilier toutes les activités d'un territoire tout en respectant les réglementations environnementales et celles liées au littoral. »
Josiane Béliard estime que les agriculteurs et les institutions ont besoin d'éclaircissements juridiques : « Le Scot est certes un bon outil, mais il faut vraiment réfléchir aux possibilités faites à certains propriétaires de changer la destination de leurs biens ». « La pression foncière en zone littorale reste plus qu'ailleurs le souci majeur », estime, quant à elle, Viviane Le Dissez, députée des Côtes-d'Armor. La présidente invite aussi à « interpréter localement la loi littoral ».