De nouveaux acteurs, en particulier financiers, interviennent sur les marchés des matières premières agricoles. Leur comportement hésite entre rationalité et irrationalité, la psychologie des opérateurs entrant en ligne de compte.
« Agriculture et finance : qui gouverne le monde des grains ? » Cette conférence, organisée mercredi à Paris par le groupe coopératif InVivo, s'est attachée à décrypter le comportement des opérateurs de marchés, notamment financiers.
Selon Thami Kabbaj, agrégé d'économie et trader, « la psychologie est omniprésente. Les marchés naviguent entre rationalité et irrationalité. Les fondamentaux ne donnent pas toute l'information ». Toute évaluation reste subjective car personne ne détient tous les éléments d'appréciation. A cela s'ajoutent les réactions mimétiques, les délits d'initiés, les biais émotionnels...
Philippe Herlin, chercheur en finance, a mis en garde contre les modèles mathématiques utilisés dans toutes les salles de marché. Selon lui, « les notions de valeur fondamentale et d'efficience des marchés, ou encore le fait que le risque puisse être représenté par une courbe de Gauss [la « loi » dite des 20/80], sont erronés. » Leur limite : ils ne prennent pas en compte les événements exceptionnels, les fameux « cygnes noirs ».
Les marchés des grains peuvent s'appuyer sur des « fondamentaux plus présents que sur les marchés financiers purs », a relativisé Jean-Loïc Bégué-Turon, responsable des marchés dérivés chez InVivo.
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