Les grandes coopératives françaises affichent des taux de croissance supérieurs à ceux de leurs concurrentes européennes. Un phénomène appelé à se poursuivre dans la perspective de la réforme de la Pac, estime une étude du cabinet de conseil PwC (1) rendue publique jeudi.
La France a placé huit (2) de ses coopératives agricoles dans le top 20 européen des ventes en 2010, contre six seulement en 2009. Mais encore aucune dans le top 5. Le numéro un français, InVivo, avec ses 5,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2010, n'arrive qu'en sixième position derrière cinq groupes nord-européens : FrieslandCampina (9 millards d'euros), Vion (8,9 millards d'euros), Danish Crown (6,8 millards d'euros), Arla Foods (6,6 millards d'euros) et Südzucker (6,2 millards d'euros).
Les grandes coopératives françaises enregistrent, depuis 2006, des taux de croissance supérieurs à ceux des groupes concurrents européens, qu'ils soient coopératifs ou privés. Non seulement le regroupement des coopératives se poursuit (leur nombre est revenu de 3.200 en 2005 à 2.580 en 2010), mais encore « elles prennent une part active à la consolidation du secteur en France et à l'étranger », constate PwC. L'an passé, 87 opérations de fusion et acquisition ont été enregistrées dans la coopération française (dont 17 à l'international), 90 en 2009 et 67 en 2008.
« Les grandes coopératives françaises commencent à s'internationaliser par l'implantation d'outils industriels, de centres de recherche, de circuits de transformation et de distribution, principalement par acquisition. Cette tendance est récente et, en dépit de rares mais notables exceptions, encore timide au regard des stratégies internationales des coopératives du nord de l'Europe. »
Pourtant, poursuit PwC, « cette consolidation est rendue d'autant plus nécessaire par la réforme de la Pac en 2013, qui impliquera une modification tendancielle des coûts, avec une remise en cause des politiques de soutien aux filières fonctionnant en coopératives. Les coopératives françaises visent donc à opérer une concentration entre acteurs de l'amont (afin d'augmenter la valeur ajoutée à volume constant) et de l'aval (afin de réduire les coûts et de faire pression sur les prix). »
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(1) PwC : PricewaterhouseCoopers.
(2) Par chiffres d'affaires décroissants : InVivo, Sodiaal, Terrena, Tereos, Champagne Céréales, Agrial, Axéréal, Trikalia.
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