La châtaigne, petite reine de l'Ardèche

A Désaignes se trouve le plus vieux châtaignier millénaire du parc naturel régional des Monts d'Ardèche.

« Pourtant, ces arbres, décimés au siècle dernier pour récupérer leur tanin et frappés par plusieurs maladies ont vu leur culture décliner au rythme de l'exode rural », rappelle Alain d'Angelo, président de l'Office de tourisme.

« Nous avons effectivement dû nous battre pour rénover les vergers », confirme David Loupiac, le président du comité de la foire. « C'est passionnant de mettre en œuvre des techniques nouvelles, de travailler sur du vivant dont on hérite depuis plusieurs générations. »

Signe de renaissance : les six mille hectares de châtaigneraies aujourd'hui exploitées produisent près de 5.000 tonnes de fruits. Et la filière représente quelque mille emplois, des producteurs jusqu'aux transformateurs.

« Cette saison, c'est une bonne récolte », constate David Loupiac. « A Désaignes, nous vendons surtout de la châtaigne fraîche en AOC, des variétés de bouche à bon calibre, Comballe ou Merle. Dans le Gard ou la Lozère, ils sont davantage spécialisés sur les produits secs, dont la farine et les brises de châtaignes. »

Durant la foire, les visiteurs se pressaient autour de « la rôtie », pour y déguster gratuitement cinq cents kilogrammes de châtaignes grillées.

Partout dans le parc, les producteurs rivalisent d'imagination pour inventer de nouvelles recettes. Sous le sigle « Secrets fermiers » sont ainsi proposés des coffrets de châtaignes glacées.

Des restaurateurs affichent des « menus castagnades », pour déguster de la caillette de chevreuil ou le tiramisu à la châtaigne.

Certains artisans, quant à eux, se servent du châtaignier pour fabriquer de solides paniers.

« Avec cinquante-deux manifestations, nous misons sur l'événementiel pour faire vivre Désaignes », insiste Alain d'Angelo.

« Il y a le Trail ardéchois en mai, le Festival de musiques traditionnelles, la Fête de la cerise et du picodon en juillet. Et la fête médiévale du mois d'août. »

Le site, classé village de caractère, possède un château où est ouvert un caveau de dégustation des produits du terroir. Un sentier d'interprétation célèbre aussi la renaissance des terrasses de vigne.

« En 2007, la moitié du village était venu voir la plantation d'une parcelle expérimentale bio. Et c'est toujours un spectacle quand Raymond et son cheval de trait Gédéon y travaillent... »

Enfin, un jeu payant (disponible à l'Office de tourisme) permet de découvrir tous les secrets de la culture de la châtaigne sur l'exploitation de David Loupiac.

par Chantal Béraud

(publié le 3 décembre 2010)