De la TV à la BD !

Il y tient : « Mes origines sont essentiellement lozériennes ! » Loin des plateaux télévisés (il fut notamment présentateur des journaux de TF1, puis de la défunte Cinq), Jean-Claude Bourret affiche volontiers sa filiation agricole.

« Mes ancêtres avaient des fermes vers Naussac-au-Plagnal, ma mère m'a montré l'endroit où elle gardait les vaches... raconte-t-il. Tout comme mon père (agriculteur jusqu'à l'âge de vingt-quatre ans), c'est à la lumière d'un feu de cheminée qu'elle a étudié, pour obtenir un brevet supérieur. C'est ainsi qu'elle est entrée aux PTT, lui à la SNCF. »

Mais les liens avec la campagne subsistent. « Enfant, comme j'étais costaud, je montais le foin sur le char avec la fourche. En 1975, mon père a fait installer l'électricité puis le téléphone à la ferme. Au départ, elle ne voulait pas, la tante, elle craignait que ce soit trop cher... »

Du milieu agricole au journalisme

Dans sa mémoire d'enfant, résonne encore cette menace familiale : « Si tu n'es pas sage, la Bête viendra te manger ! » Fort de cet héritage, depuis trente ans, il lit chaque été plusieurs livres sur cette extraordinaire histoire.

Pour s'amuser ? « Non, j'y travaille vraiment. D'ailleurs, mon métier a toujours tourné autour de l'info vraie et de l'insolite », ajoute-t-il.

Sorti de son école de journalisme major de promotion en radio, créateur de Duel sur la Cinq (la première émission TV interactive), Jean-Claude Bourret a aussi fait des révélations sur Tchernobyl. Suivant ses conseils, le Commissariat à l'énergie atomique crée l'échelle de gravité des incidents nucléaires.

« Dans ma carrière, commente-t-il, j'ai commis trois erreurs. Je les ai toutes rectifiées. Du coup, mon public me fait confiance. »

Car cet homme de l'image est aussi un passionné de l'écrit, déjà auteur de 28 ouvrages (sur le GIGN, les ovnis...).

Contacté par le dessinateur Julien Grycan, il rédige le scénario d'une BD sur le secret de la Bête du Gévaudan. Loup, fou sadique, hybride ? Suspense...

Jean-Claude Bourret y décrit aussi la vie à la campagne, vers 1764. « Je l'imagine bien... En 1918, ma propre grand-mère, enceinte, a perdu les eaux en portant à manger aux hommes dans les champs. Après son accouchement à domicile, elle leur a préparé le repas du soir ! Plus tard, j'écrirai un roman historique sur la Bête, qui mettra en scène ma famille. »

Assurément, sa traque n'est pas finie...

par Chantal Béraud

(publié le 3 décembre 2010)