vendredi 26 août 2011 - 15h28
Denis Buffet réalise le magazine lu par la communauté des tondeurs de moutons.
Il n'a pas de troupeau, mais il s'occupe des moutons des autres depuis plus de trente ans. Denis Buffet appartient à la communauté des tondeurs français : une joyeuse troupe d'environ 200 saisonniers et quelques-uns à temps plein. Né dans la Brie, il a grandi en Savoie.
Après le lycée agricole, il travaille comme berger pour des groupements pastoraux des Alpes. Il descend vers le sud pour apprendre la tonte, dans la plaine de la Crau (Bouches-du-Rhône), tout d'abord, puis en Nouvelle-Zélande.
« Ce pays est La Mecque des tondeurs de moutons ! J'y ai appris la méthode Bowen, souple et efficace, où la brebis n'est pas entravée », explique-t-il. « Au début, j'en tondais 150 par jour. Un tondeur néo-zélandais en tond 300 ! » plaisante Denis.
Quand il rentre en France, son expertise impressionne. Il devient même en 1980 champion de France, lors de la compétition organisée par l'Institut de l'élevage. De nombreux tondeurs français suivront son exemple et feront le voyage initiatique dans l'hémisphère Sud.
Des heures devant l'écran
En quelques décennies, Denis a tondu des centaines de milliers de brebis... l'hiver, dans les bergeries des Alpes, au printemps, en Corse, en Italie et en Sardaigne. Il travaille en équipe pour des clients devenus des amis.
« Nous sommes des nomades. Comme un cirque, nous montons et démontons tous les jours notre outil de travail. Ce rituel se termine souvent par un repas très convivial. »
Aujourd'hui, il dit que la tonte le maintient en forme et le sort quelques semaines par an du bureau, installé dans une ancienne ferme isolée à 3 km de Ventavon (Hautes-Alpes). L'homme passe désormais la majeure partie de l'année devant son écran d'ordinateur, à lire et à écrire.
Cet autodidacte anime, depuis 1988, Déshabillez-moi, la revue semestrielle de l'Association des tondeurs de moutons, ainsi que son site internet.« Dès le début, le titre inspiré de la chanson de Juliette Greco a beaucoup plu, car nous sommes tous des boute-en-train et ne nous prenons pas au sérieux.
Les tondeurs sont fiers de leur revue, qui leur offre une liberté d'expression totale », explique le rédacteur en chef qui invite, deux fois l'an, ses pairs à écrire. « Le style tondeur est unique, vivant et sans prétention ! » Les articles, corrigés et mis en page par ses soins, sont très attendus par la communauté.
Par et pour les tondeurs Publié en mars et en octobre, Déshabillez-moi est destiné aux adhérents de l'ATM et sert de carte de visite à l'association. Malgré son titre, la revue n'a rien de grivois. Sur quarante à soixante pages, les tondeurs y racontent eux-mêmes, avec humour, leurs vies atypiques, les saisons de tonte, la vie en équipe… Il y a des portraits, des sujets techniques, des récits de voyage et de concours, ponctués d'illustrations humoristiques signées Jean-Marc Getin et Jacques Paris. Pour en savoir plus : http://atm. tondeur.free.fr |
par Alexie Valois
(publié le 26 août 2011)
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