Publié le jeudi 22 avril 2010 - 14h20
Noir, orange, jaune, ce sont les couleurs des zones mises en place par les préfectures de la Charente-Maritime et de de Vendée à la suite de la tempête du 28 février 2010. Le noir « présentant un danger de mort », selon les préfectures, doit disparaître. L'orange demande des expertises complémentaires. Le jaune, « présentant un risque pouvant être maîtrisé par des prescriptions complémentaires », sera l'objet d'un programme de protection spécifique.
Seule une exploitation est en zone noire, sur la pointe de l'Aiguillon. Mais des questions demeurent pour celles qui sont en zone jaune. Elles devraient subir des prescriptions supplémentaires sur les bâtiments, d'une part, et sur leur capacité à être évacuées rapidement en cas d'alerte, d'autre part.
« L'Etat privilégie l'expulsion des personnes plutôt que la protection des habitations et des terres, souligne Dominique Rainteau, directeur de la FDSEA de la Charente-Maritime. On vide les zones pour évacuer le danger… »
Il craint que, dans ces zones considérées comme submersibles, les digues soient sacrifiées, qu'elles ne soient plus remises en état, ni consolidées, ni a fortiori rehaussées. « Et sans digues, les terres ne seront plus cultivables. »
La grogne monte avec le sentiment d'inéquité. Les agriculteurs considèrent qu'il y a deux poids, deux mesures. Au bout de l'île de Ré, là où se trouvent les résidences de personnalités du monde politique ou du spectacle, pas de zone noire. En contrepartie, les propriétaires auraient accepté la rehausse des digues à laquelle ils s'étaient opposés jusqu'alors.
Les exploitants, qui réclament cette rehausse depuis des années, comprennent d'autant moins pourquoi on la leur refuserait malgré le risque de voir leurs terres à nouveau recouvertes par la mer. « Pourtant, lors de ses visites, le président Sarkozy a parlé de négligences, de travaux non effectués, de non-décisions à propos des digues, rappelle Dominique Rainteau. Et il a dit qu'il faudrait que ça change. »
Achat collectif pour le gypse
« Les exploitants sèment ce qu'ils peuvent semer », indique Jean-Philippe Bouin, de la FDSEA de la Vendée. Ensuite, il faudra gypser. » Le syndicat a mis en place un achat groupé pour le gypse. De 20.000 à 30.000 tonnes devraient être nécessaires. Pour mieux négocier les prix, 50 €/t rendu racine, le syndicat se charge de passer une commande collective et assure l'avance financière pour ses adhérents. « Cela devrait garantir un approvisionnement continu au fur et à mesure des récoltes d'orge, de tournesol et de maïs, jusqu'à l'automne de l'année 2010. » |
Indemnisation Pour les exploitants victimes de la tempête, la préoccupation majeure est celle de l'indemnisation. Le dispositif des calamités agricoles est nettement insuffisant. Des propositions ont été faites pour le renforcer, à titre exceptionnel. « Si rien n'est fait, des exploitants sont condamnés », assure Dominique Rainteau. |
Notre dossier :
• Tempête Xynthia : l'heure des comptes
M.G.
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