Publié le lundi 21 décembre 2009 - 20h07
Bruno Le Maire a reçu lundi après-midi les syndicats agricoles représentatifs, successivement la Coordination rurale, la Confédération paysanne, puis la FNSEA avec les Jeunes agriculteurs, au ministère de l'Agriculture.
Le ministre a insisté sur la nécessité d'instaurer une «régulation européenne des marchés agricoles pour stabiliser les prix», lors d'une conférence de presse à l'issue de ces rencontres. Ce sujet est prioritaire, a-t-il indiqué.
«Ces variations de prix d'une année sur l'autre, de 30 à 50% selon le secteur, sont intenables pour les agriculteurs français», a martelé Bruno Le Maire. «Vous pouvez compter sur ma détermination totale pour soutenir les agriculteurs et leur offrir des perspectives dans les mois et les années à venir», a-t-il renchéri.
«J'ai voulu voir les organisations syndicales agricoles à la fin de l'année car 2009 restera comme une année particulière dans la vie de l'agriculture française», a souligné le ministre, qui a reconnu que cette année de «calamités» s'est révélée «extraordinairement difficile pour toutes les familles d'agriculteurs français».
Le ministre souhaitait aussi s'assurer que le plan d'urgence, annoncé à la fin d'octobre par Nicolas Sarkozy et désormais en place, fonctionne correctement. Il s'avère, a indiqué le ministre, que «davantage de besoins en matière de prêts de trésorerie» seront nécessaires.
Bruno Le Maire a aussi dit qu'il souhaite «préparer au mieux 2010 pour qu'elle soit l'année du rebond», et d'ajouter que des dispositions dans la loi de modernisation agricole (LMA) redonneront de «vraies perspectives économiques» à l'agriculture française.
A l'issue de leur rencontre avec le ministre, les syndicats soulignaient en premier lieu l'ampleur de la crise rencontrée par le monde agricole en 2009, «année à marquer d'une pierre noire», selon la Coordination rurale. «Jamais connu cette situation en 35 ans de syndicalisme», a renchéri Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA.
Pour l'avenir, François Lucas, président de la Coordination rurale, doute de l'utilité de la LMA. «On nous conçoit une Ferrari, mais on n'aura pas d'essence à mettre dans le réservoir», explique-t-il, faute de prix de vente plus élevés.
Pour lui, «une partie du secteur agricole peut disparaître» et avec lui, des entreprises «en amont et en aval».
«On ne demande pas de contrats, on veut des prix», a déclaré Philippe Collin, de la Confédération paysanne, critiquant à son tour la LMA. Le projet de loi prévoit de rendre obligatoires les contrats entre les producteurs de lait et les industriels. «Si le prix est bas, il le reste», a-t-il insisté.
Enfin, Jean-Michel Lemétayer a demandé au ministre d'arrêter «d'en demander toujours plus en matière agro-environnementale». «Nous sommes pour le développement durable», a-t-il précisé, «mais nous allons être confrontés à des distorsions à l'intérieur même du marché européen» face aux autres membres de l'UE «moins exigeants». «Ce n'est pas tenable», a-t-il souligné.
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