La modération des marges ne suffira pas (directeur général de Carrefour)

Le directeur général de Carrefour, Lars Olofsson, a estimé vendredi que la modération des marges de la distribution ne peut répondre seule aux difficultés structurelles du monde agricole, dans un point de vue publié par Lemonde.fr, quelques jours avant la réunion sur ce sujet qui s'est tenue lundi à l'Elysée.

« Pour aller au-delà, améliorer la rémunération des agriculteurs et leur garantir des débouchés, Carrefour propose quatre propositions concrètes », à commencer par l'instauration par le gouvernement « d'un prix d'achat garanti tenant compte des coûts de production des agriculteurs lors des crises graves ».

Nicolas Sarkozy préside lundi à l'Elysée une réunion sur les relations commerciales au sein des filières agricoles – associant des représentants des agriculteurs, des coopératives, de l'industrie agroalimentaire, du commerce de gros, du commerce de détail et de la grande distribution –, suivie de la signature d'accords de modération des marges dans le secteur des fruits et légumes.

Carrefour, a écrit M. Olofsson, répondra « favorablement à la demande du président de la République en s'engageant sur l'accord de modération des marges sur les fruits et légumes en période de crise ».

Mais le patron de Carrefour souhaite également proposer au gouvernement la création d'un fonds de conversion à l'agriculture biologique, alors que son groupe est contraint, dit-il, « de se fournir hors de France pour plus de 50 % de ses besoins en bio ». Il se déclare « prêt à doter ce fonds de dix millions d'euros ».

Pour soutenir la consommation et « pour offrir plus de débouchés aux productions agricoles », M. Olofsson est aussi favorable à une « libéralisation de la communication publicitaire sur les fruits et légumes, afin de pouvoir promouvoir tout au long de l'année les produits de nos terroirs ».

Enfin, « le gouvernement pourrait, comme il l'a déjà fait pour le chèques emploi-service universel, proposer aux Français les plus défavorisés des coupons « produits frais » d'un montant de 200 euros, pour leur permettre de manger sainement et soutenir la production agricole », suggère M. Olofsson.

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