Pour Michel-Edouard Leclerc, sortir de la crise doit être « une cause française »

Sur son blog, Michel-Edouard Leclerc a publié un billet le lundi 6 avril, dans lequel il « dénonce les violences » qui ont eu lieu contre plusieurs magasins de la grande distribution en Bretagne dans la nuit de vendredi à samedi dernier. « Mais les adhérents E. Leclerc, même en colère, confirment par ma voix qu'ils continueront à travailler sérieusement avec les gens du métier, pour sortir de cette panade », poursuit Michel-Edouard Leclerc, en parlant de la crise où s'enlise la filière porcine.

Le distributeur breton assure que ses franchisés « ont conscience que la crise est profonde ». Il focalise une partie de son argumentaire sur la taille des exploitations porcines. « Dans la course à la productivité, l'écart se creuse entre les grandes exploitations et les petites (idem pour le lait). Si beaucoup partagent le même diagnostic quant aux évolutions qui toucheront le monde de l'élevage, personne n'accompagne vraiment les éleveurs et on va vers un drame social. »

Michel-Edouard Leclerc considère que « tout le monde a sa part de responsabilité : les agriculteurs [...], le Crédit Agricole qui a financé sans compter, les coopératives (qui ne jouent plus leur rôle de conseillères ne sont plus que des intermédiaires), les chambres d'agriculture qu'on finance mais qu'on n'entend plus, les politiques et syndicalistes agricoles qui continuent à faire croire que tout le monde peut s'installer sans impératif de taille d'exploitation et d'organisation... »

La question des promotions

Le patron de l'enseigne répond aussi aux critiques à l'égard des promotions. « Monsieur Le Foll [...], lui seul [...], peut s'opposer à la publicité ou aux promotions excessives. Encore faut-il que les professionnels se mettent d'accord [...] : les syndicalistes [...] sont prompts à les dénoncer, mais les gestionnaires des groupements sont les premiers à les demander lorsque les stocks sont trop importants, comme dans la période qui précédait Noël [...]. Quel en aurait été le cours sans ce type d'intervention réalisée à tour de rôle par les groupements et les enseignes ? »

Ce message se veut une réponse aux actions syndicales rapportées par l'AFP le 4 avril dernier : « des Centre Leclerc essentiellement ont été taguées par des producteurs de porcs et ont parfois subi des dégradations en Bretagne dans la nuit de vendredi à samedi. « Porc en crise », « GMS voleur », en référence aux grandes et moyennes surfaces (GMS), pouvait-on lire notamment sur certains de ces hypermarchés situés principalement dans les Côtes-d'Armor. A Lamballe, « capitale » du principal bassin porcin de la région, trois abris à chariots ont également été détruits par le feu et les pompiers sont intervenus. »