Publié le vendredi 29 novembre 2013 - 15h36
Les agriculteurs de la FNSEA ont à nouveau exprimé leur grogne vendredi contre les « surenchères fiscales et réglementaires » mais cette fois-ci point de blocus, juste des actions symboliques comme l'installation de portiques en paille.
Ils demandent une « pause fiscale », moins de contraintes environnementales, des moyens pour moderniser les exploitations, « des réformes structurelles pour pallier les distorsions de concurrence » et la tenue d'états-généraux de l'agriculture pour le début de 2014.
Mais contrairement à jeudi dernier, cette mobilisation ne s'est pas accompagnée de blocages de la circulation. La semaine dernière, les actions des agriculteurs avaient été émaillées d'accidents dont un mortel et avait provoqué de gros blocages sur l'ouest et le sud de Paris.
Là, il s'agissait d'échanger avec le public sur le thème « Laissez-nous produire “Made in France”, laissez-nous travailler », sans mener d'actions impopulaires.
La FRSEA Nord Bassin parisien (FRNBP) a mobilisé dans l'Oise, l'Aisne ou la Somme avec installations de portiques en paille, clin d'oeil aux portiques de l'écotaxe honnie du monde agricole, a rapporté à l'AFP Luc Smessaert de la FRNBP.
A ce sujet justement, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a laissé entendre vendredi matin que cette taxe sur les poids lourds pourrait être repoussée au moins à janvier 2015. Mais le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a ensuite nuancé ses propos, précisant que le calendrier n'était « pas arrêté » et qu'il restait suspendu à l'avancement des travaux de la mission parlementaire sur le sujet.
« Le projet d'écotaxe a amené à cette situation de ras-le- bol et on demande un repositionnement clair sur où doit aller l'agriculture », a déclaré à l'AFP Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA.
La FNSEA a demandé mardi lors d'une rencontre avec Jean-Marc Ayrault la tenue d'états-généraux de l'agriculture pour faire le point sur la stratégie qu'on entend lui donner. Et c'est la réponse à cette demande précise que les agriculteurs attendent, selon Dominique Barrau.
« Il nous semble fondamental, qu'avant le bouclage de la loi d'avenir, il y ait eu ces états-généraux », a-t-il précisé.
Jusqu'au Var
Dans Paris, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de l'Ile-de-France, les mêmes qui avaient déjà organisé le « blocus » la semaine dernière, ont déposé des bottes de paille devant la gare Montparnasse. Ils étaient accompagnés d'un âne, censé symboliser le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll et comptaient se rendre jusqu'au ministère avec l'animal, avant d'en être empêchés par la police.
La mobilisation de vendredi ne s'est cette fois pas limitée au Bassin parisien. Thibaut Ledermann, directeur de la FRNBP, a rapporté aussi des actions en Haute-Normandie, dans le Poitou-Charentes, et un rassemblement prévu à Melun (Seine-et-Marne) vendredi après-midi.
Dans la Marne, des panneaux d'entrées et sorties des villages ont été bâchés, symbolisant « la ruralité en deuil », selon lui.
Des mobilisations contre la hausse de la TVA appliquée aux centres équestres, qui va passer de 7 à 20 % à compter du 1er janvier 2013, étaient également à nouveau attendues. Concernant ce sujet, Stéphane Le Foll a aussi annoncé vendredi que le gouvernement envisageait de permettre aux centres équestres de conserver une TVA réduite à 7 % sur certaines de leurs activités.
Et dans le Var, des agriculteurs – surtout horticulteurs – ont également manifesté. Partis du marché aux fleurs d'Hyères, un cortège de véhicules a mené une opération escargot jusqu'à la préfecture de Toulon vendredi matin afin d'y déposer une couronne de fleurs géante, a rapporté un photographe de l'AFP.
La FNSEA n'appelle pas à la mobilisation nationale mais d'autres actions sont attendues dans les prochains jours, comme le 5 décembre en Aquitaine, selon Dominique Barrau.
vendredi 29 novembre 2013 - 18h53
Jo53
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Désinformation réussie
lundi 02 décembre 2013 - 11h02
S'il y a bien une activité pour laquelle l'écotaxe aura un effet désastreux, c'est bien l'agroalimentaire: pas tant les produits primaires tels que les céréales, mais les produits plus élaborés, les plats cuisinés, les viandes... Or, il se trouve que ce sont des activités fortement demandeuses en main d’œuvre. L'écotaxe se traduirait par une perte accrue de notre compétitivité, d'où, fermetures d'usines et au final, les producteurs en pâtiront, faute de débouchés. L'écotaxe est l'exemple typique d'une fausse bonne idée: elle part d'une bonne intention, sans en mesurer les conséquences, en oubliant les contraintes locales, extérieures. Pour une fois, les forces vives réagissent avant la mise en œuvre de cette nouvelle gabelle.